Comment parler de son handicap en entretien d'embauche

Depuis 2005, toute entreprise d'au moins 20 salariés doit respecter un quota de 6% de personnes handicapées, dans le secteur public comme dans le secteur privé. C'est l'obligation d'emploi des personnes handicapées. Cependant, beaucoup d'entreprises n'atteignent pas ce quota, alors même que les personnes en situation de handicap représentent près de 7% de la population totale en France et que leur taux de chômage est presque deux fois supérieur à celui des personnes valides.

Évoquer son handicap en entretien, pas obligatoire mais fortement conseillé

Vous avez envoyé votre candidature pour un job et avez décrochez un entretien ? Toutes nos félicitations ! Mais alors que vous commencez à préparer cette entrevue, une question vous taraude : devez-vous parler de votre handicap ? Faut-il mentionner votre statut de travailleur handicapé (RQTH) ?

Sans hésitation, la réponse est un large oui.

D'un point de vue légal, vous n'êtes pas tenu de mentionner votre handicap, que ce soit dans le CV, la lettre de motivation ou pendant l'entretien d'embauche, et vous ne pourrez pas être sanctionné ou voir votre période d'essai rompue pour ce motif. Toutefois, le faire est fortement conseillé.

La check-list pour se préparer à l'entretien d'embauche

N'attendez pas que le recruteur aborde le sujet

Sachant que 85% des handicaps ne sont pas visibles, il est très probable que le recruteur ne remarque pas votre handicap et n'aborde pas le sujet. Surtout si vous ne l'avez pas sous-entendu dans votre CV ou votre lettre de motivation (en précisant par exemple que vous avez le statut RQTH ou en mentionnant dans vos centres d'intérêt que vous pratiquez un handisport). Tentant alors de laisser couler la question, mais ce n'est pas la meilleure stratégie à adopter.

Parler de votre handicap lorsqu'il est invisible

Il est primordial de parler de votre handicap pendant l'entretien, même si celui-ci ne se voit pas. Essayez de trouver un moment propice pour aborder le sujet ! Bien que cette étape puisse être intimidante en tant que candidat, c'est un gage de franchise et de transparence de votre part.

Vous taire à ce sujet risque de vous poser des soucis à postériori, tels que des aménagements spéciaux non anticipés avec l'employeur, une relation dégradée parce que vous n'avez pas été tout à fait honnête avec votre manager ou une fatigue liée au fait de travailler plus pour compenser... Bref, vous avez plus à y perdre qu'à y gagner. Même si, rappelons-le encore une fois, vous ne pouvez pas être licencié pour avoir caché un handicap.

Être honnête avec le recruteur est le meilleur moyen de bâtir une relation de confiance, pérenne et solide.

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Parler de votre handicap lorsqu'il se voit

Si en revanche votre handicap est visible, prenez les devants pour ne pas laisser le recruteur aborder la question en premier. Beaucoup d'employeurs et de DRH manquent encore d'éducation et d'informations sur le sujet et ne sont pas habitués à recruter des travailleurs handicapés. Ils ne sauront pas forcément comment appréhender le sujet, ni comment vous poser des questions, une situation qui peut s'avérer gênante à la fois pour le candidat et pour la personne chargée du recrutement.

Soyez le premier à évoquer le sujet et expliquez l'impact que votre handicap a sur votre travail. Vous pourrez ainsi argumenter plus facilement et lever le voile sur certaines zones d'ombres qui subsistent.

"Comme vous l'avez peut être remarqué, je suis / j'ai... ce qui veut dire que...."

Méfiez-vous cependant des questions interdites. Les recruteurs n'ont pas le droit de vous demander quel est votre handicap ou si vous suivez un traitement. Par contre, ils peuvent vous demander si vous avez des besoins particuliers, notamment au niveau des conditions de travail et de l'aménagement du poste.

Anticiper les aménagements nécessaires si besoin

Pendant l'entretien, la seule différence entre vous et un autre candidat réside dans le fait qu'à un moment vous devrez aborder la question du handicap, sans tabou ni filtres, et poser des questions sur l'environnement du poste. C'est d'autant plus important si vous avez besoin d'aménagements spécifiques : clavier braille pour les non-voyants, mise à disposition de véhicules, poste de travail avec bureaux plus large, aménagement des horaires, écrans tactiles avec synthèse vocale...

Si l'employeur paraît soucieux vis-à-vis du prix des aménagements, n'hésitez pas à lui rappeler qu'il existe des structures pouvant prendre en charge ces frais, telles que l'Agefiph et Cap Emploi ou encore l'association LADAPT, qui favorisent l'insertion (professionnelle) des personnes handicapées.

Ce sont vos compétences et votre personnalité qui comptent

Rappelez-vous que ce sont avant tout vos compétences et votre personnalité qui priment et qui intéressent l'employeur. L'entreprise ne recrute pas un handicap mais un talent ! Si le recruteur se limite à votre handicap pour juger votre valeur, c'est que ce n'est pas l'entreprise qu'il vous faut.

Que vous soyez une personne handicapée ou non, l'objectif de l'entretien reste le même : convaincre l'employeur de vos capacités en illustrant vos compétences par votre expérience et en expliquant que le poste rentre dans le cadre de votre projet professionnel.

Dans tous les cas, ne vous discréditez pas, montrez au recruteur que vous êtes le candidat qu'il lui faut et que vous avez de l'enthousiasme à revendre ! Enfin, gardez à l'esprit que votre handicap fait de vous quelqu'un d'unique et que les entreprises sont sensibles à la richesse qui résulte de la diversité.

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> Renseignez-vous en amont sur l'entreprise dans laquelle vous postulez, et notamment sur la politique en matière de handicap.

Si vous êtes témoin ou victime de discrimination lié au handicap, vous pouvez consulter un avocat pour saisir le Conseil des Prud'hommes ou le défenseur des Droits.

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