Réforme de l'apprentissage : le gouvernement sort le grand jeu pour attirer les jeunes !

1,3 million. C’est le nombre de jeune qui ne sont ni à l’école, ni à l’université, ni en apprentissage, ni en emploi. Plus qu’une fatalité, c’est avant tout « un gâchis pour ces jeunes, pour notre pays et pour l’économie » ont déclaré le Premier ministre, Édouard Philippe, Muriel Pénicaud, ministre du Travail, Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation nationale, et Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, lors de la présentation du projet de transformation de l’apprentissage, vendredi dernier.

70 % des apprentis trouvent un emploi dans l'année

Aujourd’hui la France ne compte que 400 000 apprentis, soit seulement 7 % des jeunes de 16 à 25 ans. C’est trois fois moins qu’en Allemagne, le champion européen de l’apprentissage. C’est aussi bien plus faible que la moyenne de 15 % des autres pays de l’union, où le taux de chômage des jeunes est également plus bas. Il faut dire que, dans 7 cas sur 10, les apprentis trouvent un emploi dans les sept mois suivant leur formation. Pour en finir avec les trop nombreux obstacles et dysfonctionnements qui privent les jeunes de formations adaptées à leurs besoins, alors que des dizaines de milliers de places ne sont pas pourvues en entreprise, le gouvernement annonce 20 mesures concrète pour attirer les jeunes et convaincre les chefs d’entreprise.

L’#apprentissage est une voie d’excellence ! 70% des apprentis ont un emploi après leur formation, 30 à 40% deviennent entrepreneurs. Informons tous les jeunes avec des journées d’information sur les métiers et filières professionnelles dès le collège ! pic.twitter.com/aBn2UyNfND

— Muriel Pénicaud (@murielpenicaud) 9 février 2018

Hausse du salaire, 500 € pour passer le permis : ce qui va changer pour les jeunes

Réformer l’apprentissage, c’est surtout enlevé des freins tout en simplifiant un système devenu trop complexe.Parmi les mesures les plus concrètes :

• L’apprentissage sera ouvert aux jeunes jusqu’à 30 ans, au lieu de 26 ans aujourd’hui. Les apprentis qui auront ont entre 26 et 30 ans seront payés au minimum au niveau du SMIC, comme pour le contrat de professionnalisation.
• Tous les jeunes de 16 à 20 ans en apprentissage verront leur rémunération augmenter de 30 € nets par mois. Un jeune de 18 ans en bac professionnel en préparant un bac professionnel en apprentissage gagnera 715 €, au lieu de 685 € aujourd’hui.
• Tous les apprentis percevront également une aide de 500 € pour passer leur permis de conduire.
• Les jeunes qui souhaitent s’orienter vers l’apprentissage mais ne disposent pas des connaissances et des compétences requises, auront accès à des « prépa-apprentissage ».
• Ceux dont le contrat de travail est interrompu en cours d’année ne perdront plus leur année.
• L’embauche sera possible tout au long de l’année, et non plus soumise et contrainte par le rythme scolaire.
• Pour éviter au jeune de se heurter au problème du financement, tout contrat en alternance sera désormais financé, dans tous les secteurs et quelle que soit la taille de l’entreprise, selon un principe très simple : un jeune + une entreprise = un contrat = un financement.
• Les filières pourront déterminer plus librement les formations dont elles ont réellement besoin.
• 15 000 jeunes pourront bénéficier du programme Erasmus de l’apprentissage chaque année pour effectuer plusieurs mois de formation dans un autre pays d’Europe, là où aujourd’hui, moins de 7 000 apprentis effectuent deux à trois semaines de formation à l’étranger.