Marché de l'emploi

Pourquoi les PME ne vous font pas rêver ?

Par Rozenn Perrichot • Publié le

Selon une récente étude de Bpifrance Le Lab, une majorité de PME et ETI déclarent rencontrer des difficultés pour recruter, ce qui impacte notamment leur chiffre d'affaires. Pourquoi ? Les grands groupes et les start-ups semblent attirer beaucoup plus les candidats que ces entreprises. Explications.

Pourquoi les PME ne vous font pas rêver ?

Voilà un refrain que l’on entend de plus en plus. Dans un contexte de reprise économique solide, où les prévisions de recrutement des entreprises n’ont jamais été aussi fortes depuis la crise de 2007, certaines entreprises manquent pourtant de talents pour booster leur activité et se développer. C’est le cas des PME (petites et moyennes entreprises) et des ETI (entreprise de taille intermédiaire), qui sont plus de 80 % à avoir rencontré des difficultés d’embauches au cours des dernières années. Des difficultés que l’on peut même qualifier de "sérieuses" pour plus d’une PME et ETI sur deux, et davantage pour celles du secteur industriel. Plus regrettable encore, ce sont les plus grandes PME, et celles qui croissent le plus vite, qui ont le plus de difficultés à trouver de nouveaux collaborateurs.

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Les ouvriers qualifiés et les techniciens : premiers concernés

Pour la grande majorité de ces entreprises (72 %), ce sont les profils d’ouvriers qualifiés (au sens large), les techniciens et les cadres spécialisés qui sont les plus difficiles à attirer. Un tiers des dirigeants ajoutent à cette liste les commerciaux, et notamment les commerciaux expérimentés et les technico-commerciaux. Dans une moindre mesure, les difficultés de recrutement sont également sensibles sur deux autres profils : les managers intermédiaires et les ingénieurs.

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Salaires, conditions de travail et carrières : l’attractivité n’est pas au rendez-vous

Première explication avancée par Bpifrance Le Lab : le manque d’attractivité des PME et ETI face aux grandes entreprises, en termes de salaires, de conditions de travail, de sécurité de l’emploi ou d’avantages sociaux…

Les zones rurales n’attirent pas non plus

Autre facteur qui pèse dans la balance pour les candidats : l’implantation géographique. « Pour les entreprises situées dans des zones rurales à faible densité de population, c’est l’étroitesse du bassin d’emploi qui pose problème » analysent les experts à l’origine de l’enquête. Le fait d’être éloignés d’un centre-ville et des grands axes de transports freinent également les candidatures.

La Bourgogne-Franche-Comté apparaît comme la région la plus sévèrement touchée par le manque de candidats, avec des difficultés de recrutement de 12 % au-dessus de la moyenne. Cette région, avec la Normandie, est celle où les dirigeants ont la plus mauvaise appréciation de leur bassin d’emploi. En revanche, la Bretagne, la Provence-Alpes-Côte d'Azur et l’Occitanie sortent du lot, avec des difficultés beaucoup moins importantes que dans le reste de la France.

Par ailleurs, contrairement à ce que l’on pourrait penser, la taille de l’agglomération où sont implantées les PME et ETI n’influe visiblement pas sur le degré de difficulté de recrutement. Le niveau de difficulté reste le même.

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Les profils recherchés sont pénuriques pour tout le monde

Pour ne rien arranger, les profils qui font défaut aux PME et ETI sont des profils, à l’origine, rares sur le marché de l’emploi. On parle ici des métiers manuels, techniques et commerciaux, pour lesquels, au niveau local, voire national, l’offre d’emploi est largement supérieure à la demande.

Cherche « mouton à cinq pattes »

Parce que le recrutement d’un nouveau collaborateur représente un enjeu important, les dirigeants tombent souvent dans l’excès de zèle. La peur de se tromper et le coût que représente un recrutement raté (plusieurs dizaines de milliers d’euros) débouchent souvent sur des critères d’embauche très (trop) exigeants. C’est le fameux syndrome du « mouton à cinq pattes ».

Invités à décrire ce qu’ils attendaient des postulants, les dirigeants de PME ou ETI veulent « un collaborateur, qu’importe son niveau de responsabilité, qui surperforme son poste et conjugue des compétences techniques et comportementales ».

Les compétences, l’implication et l’expérience sont d’ailleurs les principaux critères que les recruteurs cherchent à mesurer en entretien. A l’inverse, peu de dirigeants adhèrent à une vision élitiste du talent, limité aux hauts potentiels et aux top managers.

Et pourtant, les salariés y font carrière plus longtemps

Si les recrutements sont longs et difficiles, les PME et ETI ont en revanche une forte capacité à retenir les talents. Près de six entreprises sur 10 n’ont jamais, ou rarement, eu des problèmes pour fidéliser leurs salariés. Seules 3 % d’entre elles ont été confrontées à des départs non-souhaités ces dernières années. Un pourcentage très faible qui a une explication. La fuite des talents, même occasionnelle, peut être dramatique quand il s’agit de personnes-clés ou de compétences rares. C’est pourquoi l’enjeu de la fidélisation est une des priorités des ressources humaines qui mettent tout en œuvre pour le bien-être professionnel de leurs équipes. Leurs deux principales forces ? La convivialité et la proximité relationnelle. « La qualité du climat de travail est le premier sujet de fierté pour les dirigeants » lit-on dans l’enquête. En effet, les PME et ETI sont des entreprises à taille humaine, où il fait souvent « bon vivre, bon travailler », et où les conditions de travail, la souplesse d’organisation, l’attribution de primes individualisées de performance et l’implication des salariés dans l’entreprise sont appréciées. Néanmoins, les faibles perspectives d’évolution proposées aux salariés et l’absence d’une dimension internationale ou innovante sont leurs points faibles.

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