Œnologie, maroquinerie, joaillerie… : le luxe made in France recrute

Le 20 novembre dernier se tenaient les assises de l'oenotourisme à Paris. Organisées par Atout France, l'agence chargée du développement touristique de l'Hexagone, cette journée était l’occasion de faire le point sur un secteur qui sent bon le succès… pour peu que le pays arrive à exploiter tous ses atouts ! En 2016, pas moins de 10 millions d’œnotouristes sont venus visiter les domaines viticoles de l’Hexagone (+33% par rapport à 2009), pour un volume de recettes estimé à 5,2 milliards d’euros. Des chiffres qui donnent le tournis, même pour la première destination touristique mondiale et ses 82 millions de visiteurs annuels.

Que vient-on visiter dans le premier pays exportateur de vins et spiritueux ? La plupart des oenotouristes font souvent une simple visite de cave suivie d'une dégustation. Mais, depuis quelques années, les petits vignerons, les grands domaines comme les maisons de luxe et les propriétaires de renom rivalisent d'imagination pour proposer des expériences plus riches. Plus de 70 territoires en France sont aujourd'hui labellisés Vignobles et Découvertes, offrant aux visiteurs des possibilités d'hébergement, de restauration, des visites et des dégustations, etc... Et l’État entend bien jouer son rôle, avec la création d'une chaire spécialement dédiée au tourisme du vin à la Sorbonne, le développement d’un BTS oenotourisme, une hiérarchisation des meilleurs sites (caves, hôtels ou musées) à visiter en France, des dégustations de vin enfin autorisées dans de grands monuments publics tels Chambord, et même une fête nationale de l'œnotourisme : c'est une vraie mise en scène du vin et de sa culture qui va voir le jour, ce qui devrait se traduire par la création de nombreux emplois très variés : communication, événementiel, architecture, vente et commerce, etc.

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La maroquinerie sous toutes les coutures

Autre secteur du luxe français qui ne connaît pas la crise : la maroquinerie et les entreprises qui travaillent pour les grandes maisons en sous-traitance. Rien qu’en 2018, on ne compte plus les dizaines d’articles de presse qui ont relayé les centaines d’emplois à pourvoir. La manufacture de Senlis, spécialisée dans la fabrication d’articles pour la marque Hermès, l’atelier de bourrellerie à Drevant, le maroquinier de luxe Sofama aux portes de Vichy, les ateliers FIM (France Inter Mode), les ateliers Vuitton dont le seizième ouvrira ses portes en 2019 dans le Maine-et-Loire… Tous incarnent à merveille la bonne santé de l’industrie du luxe à la française, aux quatre coins du pays.

Les postes proposés ne nécessitent pas forcément un profil ou un parcours type, toutes les candidatures sont examinées. Alice, 32 ans, a toujours aimé travailler le cuir. La maroquinerie n’étant pas souvent mentionnée lors sessions d’orientation au lycée, elle s’est dirigée vers des études de paysagisme. « Je voulais travailler sur des plans, des projets et faire s’exprimer ma créativité. Mais rien de tout ça ne s’est concrétisé à l’issue de mon BTS. Il m'aurait fallu pousser jusqu'au Bac+6 et à cette période de ma vie j'avais surtout besoin d'un salaire et d'une situation stable » explique-t-elle. C'est une annonce de Pôle emploi qui est à l’origine de sa réorientation, pour intégrer l’atelier de maroquinerie d’un des fleurons du luxe français. « La maroquinerie réunit ces deux attentes que je recherchais dans mon travail, à savoir créer un objet qui répond à une demande, et le faire de façon esthétiquement satisfaisante, avec une certaine poésie ».

N'ayant ni diplôme ni expérience, Alice y est allée « à la motivation ! ». Un pari gagnant puisqu’elle a tout de suite intégré une ligne de production, après avoir été formée dès son arrivée. Un parcours de formation qui est devenu la condition sine qua non pour les grandes maisons et les sous-traitants qui veulent embaucher. Longchamps a ainsi créé trois ateliers-écoles en France. Et, quelle que soit la marque, toutes recherchent des personnes qui souhaitent avant tout s’investir sur le long terme et qui aiment travailler en faisant preuve de dextérité, de goût pour le travail minutieux, et surtout de capacité à maintenir son attention dans le temps. « Aujourd'hui cela fait un an et demi que je suis maroquinière, je fabrique plusieurs modèles de sacs hauts de gamme, je forme des personnes qui intègrent l'atelier, j'apprends chaque jour et je m’épanouis. C'est une vraie réussite » témoigne Alice.

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Vente, management et marketing

Malgré les prix exorbitants, les produits de luxe continuent de s’arracher et la France domine encore cette année le marché mondial, avec toujours plus d’offres d’emploi à pourvoir. Il y a certes les métiers de création et fabrication, avec 198 métiers d’arts et 83 spécialités répertoriées (brodeur, joaillier, plumassier, souffleur de verre, maître tailleur…), mais on peut fabriquer les produits les plus luxueux, encore faut-il les vendre ! D’où l’importance des métiers supports indispensables pour faire vivre le secteur : marketing, vente, management… C’est d’ailleurs la majeure partie des effectifs du monde du luxe. Le secteur du luxe représente 170 000 emplois aujourd’hui en France et une nouvelle boutique se crée chaque semaine sur le territoire. De quoi trouver opportunité à son pied !