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Métiers de l’agriculture et de l’agroalimentaire : ne cherchez plus, les opportunités sont dans le pré !

Par Rozenn Perrichot | Publié le 12/03/2018

De l’étable à la table, de la fourche à la fourchette, et si le bonheur du salarié était dans les univers de l’agriculture et de l’agroalimentaire ? Les nouvelles technologies, les nouvelles manières de consommer et les enjeux environnementaux font bouger les lignes. Loin des éternels clichés, les filières du secteur offrent de nombreuses opportunités de carrière, notamment pour les jeunes.

L’agroalimentaire est le premier secteur industriel français en chiffre d’affaire comme en nombre d’emplois. En 2016, près de 38 000 salariés sont venus gonfler les rangs des 430 000 professionnels déjà en poste dans l’Hexagone, principalement sur des fonctions de production (66 %) et en moindre mesure sur la partie commerce (11 %).

Pourtant, entre 15 000 et 20 000 postes resteraient non pourvus chaque année, selon l’Ania, l’Association Nationale des Industries Alimentaires. En cause ? Des métiers qui souffrent d’une image peu attirante. Le défi des recruteurs est donc celui de rendre les métiers alimentaires plus intéressants et moins durs physiquement. Une (r)évolution qui passe par plusieurs bouleversements, à commencer par la digitalisation, mais pas seulement…

Technophiles des villes, technophiles des champs

S’emparer des nouvelles technologies. Objets connectés, big data, impression 3D, robotisation, intelligence artificielle… : autant de mots qui peuvent sembler loin des filières agricoles et agroalimentaires, et pourtant. « Les agriculteurs sont une des catégories socio-professionnelles les plus connectées en France » déclare Pascal Chevallier, directeur général du groupe Isagri. « La filière a toujours su s’adapter et évoluer avec les technologies de son époque. Aujourd’hui, elle met à profit tous les atouts que peuvent apporter le numérique, la data, les objets connectés, etc. Les agriculteurs sont technophiles et leur but reste le même : transformer une contrainte en une tâche facile à réaliser et à suivre ».

Et pour le secteur agricole comme agroalimentaire, les enjeux sont majeurs : réductions des couts pour les agriculteurs, diminution de la pénibilité de certaines tâches (traite, détection de vêlage par sms,…), gain de temps, amélioration des rendements, partage de matériel, garantie d’approvisionnement pour les usines tout en préservant l’environnement et en optimisant l’utilisation des ressources, etc…

Ne plus produire pour vendre, mais produire pour faire plaisir 

Côté consommateurs, là aussi les habitudes évoluent, avec une volonté de reprendre leur alimentation en main. Pour les agriculteurs, cela se traduit par un changement dans la manière de produire. Jusqu’à il y a peu, ils ne se souciaient guère de ce qu’allait devenir leurs produits. Désormais, ils ne peuvent plus se contenter de produire pour vendre. Ils doivent produire pour répondre aux attentes et exigences d’un marché de consommateurs en quête de santé et de bien-être. Le bio a envahi les rayons, tout comme le sans gluten, l’alimentation "fonctionnelle" qui répond à chaque âge de la vie…

Des opportunités dans le marketing et le commerce

Pour les agriculteurs comme les industriels, communiquer sur la traçabilité est devenu capital : d’où vient le produit ? que contient-il ? quel est son emballage ? Ces questions ne sont pas nouvelles. Elles répondent à des contraintes réglementaires déjà anciennes. Mais aujourd’hui, il est tout aussi important pour les producteurs et les entreprises de veiller à leur image de marque qu’à leur conformité. En effet, avec l’évolution des modes d’achats (smartphones, e-commerce, etc.) et les nouveaux partages d’informations sur le web, les communautés d’internautes peuvent faire la pluie et le beau temps sur une marque ou un produit. On se souvient, à titre d’exemple, des récents scandales alimentaires. Si cette nouvelle tendance peut être perçue comme une contrainte, elle est surtout la source de nombreuses opportunités professionnelles dans les domaines du marketing et du commercial.

Relation directe avec les clients : les agriculteurs et les entreprises se diversifient et s’ubérisent

Autre bouleversement dans l’univers alimentaire : le pied-de-nez aux supermarchés (les GSM – grandes et moyennes surfaces). En France, quatre centrales d’achat détiennent à elles seules 93% du marché en référençant 15 000 entreprises. Mais avec le digital, les agriculteurs et les petites et moyennes entreprises agroalimentaires peuvent désormais transformer et distribuer eux-mêmes leurs produits, sans passer par ces centrales. « Ils s’adressent directement aux consommateurs et aux collectivités locales, via de sites internet et des applications en guise de vitrine virtuelle, garantissant ainsi de la marchandise de qualité, peu ou pas transformée, directement du champ à l’assiette » observe Pascal Chevallier. Une réponse alléchante au besoin de transparence des Français.

De leur côté, malgré leurs partenariats avec les plus gros industriels de l’agroalimentaire, les GSM ne sont pas insensibles à l’offre des nouvelles PME et ETI qui commercialisent des produits locaux, porteurs de savoir-faire et/ou innovants. « Les supermarchés savent l’intérêt que portent les consommateurs à ces nouveaux produits, à la progression de leurs marques dans les rayons… Sur nos 18 000 entreprises, 98 % sont des TPE et PME, d’où un enjeu considérable pour l’emploi et le dynamisme dans les territoires... » analyse Jean-Philippe Girard, président de l’Ania, dans un entretien pour L’Usine Nouvelle. De quoi créer des vocations et des reconversions pour les amoureux du terroir ou les visionnaires des foodtech qui souhaiteraient se lancer dans la création d’une entreprise ou d’une start-up.

Demain, 9 milliards de bouches à nourrir

Tous ces bouleversements amènent les professionnels de l’agriculture et de l’agroalimentaire à investir dans l’innovation. L’objectif est de rester compétitif, d’attirer les talents, de conquérir de nouveaux consommateurs, de développer des produits et des services de qualité, d’améliorer les processus de fabrication…

Et les défis à venir sont encore plus grands que ceux d’aujourd’hui. Le géant Amazon vient officiellement d’entrer dans le business de l’agroalimentaire. 50% des produits présents en supermarché n’existaient pas il y a 5 ans, et même chose pour les 5 ans à venir. 3000 innovations sont mises sur le marché chaque année. Deux entreprises agroalimentaires sur 3 innovent en permanence. En 2050, la Terre comptera 9 milliards d’hommes à nourrir. Si elles veulent rester dans la course, les filières agricole et agroalimentaire ont tout intérêt à se réinventer. Et Pascal Chevallier de conclure : « ce sont encore des domaines qui véhiculent des valeurs fortes, autour de la relation, de la parole, de l’humain. L’univers agricole, en particulier, est un univers très attachant ».

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