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Lucien Barrière, Hôtels et Casinos : "Travailler malgré la maladie"

Par • Publié le 10 novembre 2011 à 17:42 • Modifié le 5 février 2015

Lucien Barrière Hôtels et Casinos, avec 16 hôtels, 40 casinos et 100 restaurants, emploie plus de 7000 collaborateurs. Le Groupe s'engage dans une politique ambitieuse et volontariste en accompagnant les collaborateurs en situation de handicap. Le cas de Yann est une très bonne illustration de la prise en compte du handicap qui survient au cours de la vie et des possibilités de reconversion professionnelle que peut offrir un Groupe à dimension nationale comme Lucien Barrière Hôtels et Casinos.

Lucien Barrière, Hôtels et Casinos : "Travailler malgré la maladie"

Yann travaille pour le Groupe depuis 13 ans. D'abord maître d'hôtel et sommelier au Grand Hôtel de Dinard (35), il est aujourd'hui réceptionniste au sein de l'établissement d'Enghien-les-Bains (95).

Il a dû se reconvertir à cause de son handicap. Mais, grâce à l'accompagnement de son employeur et à la compréhension de ses collègues, il fait aujourd'hui un métier qu'il aime.

Quel poste occupez-vous actuellement au sein Lucien Barrière, Hôtels et Casinos?

Je suis réceptionniste sur deux hôtels 4 étoiles à Enghien-les-Bains : le Grand Hôtel (43 chambres) et l'Hôtel du Lac (141 chambres). Les hôtels sont régulièrement complets.

C'est un complexe avec un spa, un centre d'affaires, une salle de réception et le casino qui est numéro 1 en France.

Quel est votre handicap ?

Je souffre d'une maladie orpheline, la maladie de Verneuil. Elle est apparue alors que j'étais déjà intégré dans le Groupe Lucien Barrière. C'est une maladie de peau (apparition de kystes de kystes suppurant sous la peau) qui a trois stades et j'en suis au dernier. Pour le stade 3, on recense 1 cas sur 10.000 en France.

Je suis membre de l'association AFRH (Association Française pour la Recherche sur l'Hidrosadénite) qui a pour objectif de faire connaître cette maladie auprès des professionnels de santé et de soutenir les personnes atteintes qui doivent subir beaucoup d'interventions chirurgicales. Moi par exemple, à 38 ans, j'en suis à ma 21e intervention chirurgicale. Et ce n'est pas évident à accepter pour un employeur, car la personne est amenée à subir des opérations régulièrement, sur des parties du corps qui font que l'on ne peut pratiquement plus marcher pendant toute la durée des soins.

Quel impact a votre maladie sur votre travail quotidien ?

C'est très pénible et très douloureux. Les personnes en stade 3 sont généralement atteintes de douleurs articulaires. Je souffre par exemple d'arthrose aux lombaires. On est donc plus fatigué que les autres et on a souvent des pansements un peu partout ! Je suis face aux clients tous les jours mais cela ne se voit pas. Nous les handicapés, nous sommes "forts" pour dissimuler ! Et puis les clients sont compréhensifs et mes collègues m'encouragent à chaque opération. Face à mon handicap, ils relativisent souvent leurs petits soucis du quotidien.

Quelle(s) aide(s) votre entreprise vous apporte-t-elle ?

Mes managers veillent à ce que la répartition du travail me soit favorable. Par exemple, je travaille plus souvent sur l'hôtel de 43 chambres que sur celui de 141 chambres. Toute l'équipe est au courant de mon handicap et ils font un travail énorme. Lorsque je suis en arrêt maladie, ce sont eux qui prennent le relais.

Pour une personne handicapée, le plus dur est déjà d'accepter sa maladie ou son handicap. C'est le premier travail que l'on doit faire sur soi-même. Mais également de communiquer à son employeur les problèmes physiques que l'on a. Car si l'employeur n'est pas au courant de vos difficultés, il ne pourra pas faire grand 'chose...

Avez-vous toujours eu le statut de travailleur handicapé ?

J'ai un parcours assez atypique. J'ai une formation de maître d'hôtel et sommelier. J'ai travaillé pendant 3 ans à Dinard en tant que maître d'hôtel sommelier. Lorsque je suis arrivé à Enghien-les-Bains, je travaillais au restaurant de l'Hôtel du Lac comme maître d'hôtel. Mais j'ai été tellement opéré sur des parties de base du corps qu'il a été déterminé avec la médecine du travail que je ne pouvais plus exercer ce métier. C'était une décision difficile après avoir travaillé plus de 10 ans dans la restauration gastronomique. Je ne savais plus quoi faire...

Comment le Groupe a-t-il participé à votre maintien en emploi dès lors ?

Le Groupe Lucien Barrière m'a accompagné en me faisant faire un bilan de compétences. Et puisque j'aime être face au client, il m'a proposé une reconversion en tant que réceptionniste. Cela fait donc 7-8 ans que je travaille à la réception des deux hôtels, à faire ce que j'aime !

Ce qui m'a motivé à déclarer mon handicap à l'époque est que la Présidence du Groupe Diane Barrière-Desseigne, fille de Lucien Barrière, a continué de diriger le Groupe après un grave accident, tout en étant paraplégique. Elle est décédée par la suite mais c'est un message fort pour les salariés : on peut travailler malgré la maladie et les difficultés.

Tout patron qui embauche un handicapé ne fait pas que lui donner son chèque en fin de mois. Il y a une grand part psychologique dans le handicap. Le premier geste qu'il fait, qui est primordial, est de lui donner du travail et donc un statut social.

www.lucienbarriere.com

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