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Marché de l'emploi

Les Français champions de la productivité, et alors ?

Par Guirec Gombert • Publié le • Modifié le

Dans un récent article, le magazine anglais The Economist soulignait que les Français produisent davantage et en moins de temps que les Britanniques. Mais de quoi parle-t-on au juste ? Que signifie cette «performance» concernant le marché du travail quand le taux de chômage en France n’a jamais été aussi élevé ?

«Les Français pourraient être en congés le vendredi, ils produiraient encore davantage que les Britanniques en une semaine». Un constat flatteur émis par l’hebdomadaire libéral britannique The Economist. La réponse du premier ministre David Cameron n’a pas tardé. Dans une tribune publiée par le Sunday Times, il ironise sur le «rêve français» se traduisant par des «pertes d’emploi catastrophiques, une baisse du niveau de vie, une dette à faire pleurer»… Relent de french bashing injustifié ?

Difficile en tous cas de nier la plus forte productivité des Français. En comparant le PIB rapporté au nombre d’heures travaillées en 2013, la Grande-Bretagne obtient la «note» de 100 contre 125 pour la France. Dit encore autrement, les employés français produisent pour l’équivalent de 45,40 euros par heure contre 39,2 euros pour les Britanniques quand la moyenne européenne s’établit à 32 euros, selon Eurostat. De bons chiffres régulièrement citées. En 2007 par exemple, le Bureau International du Travail (BIT) plaçait la France 4ème pays le plus productif au monde, derrière la Belgique, le Luxembourg et les États-Unis. Si l’on retrouve les pays les plus développés en tête de ces classements, c’est aussi parce qu’il est difficile de connaître ce que produit un salarié en une heure quand cette heure n’est pas déclarée…

Que mesure la productivité ?

La productivité, selon l’Insee, est «le rapport, en volume, entre une production et les ressources mises en œuvre pour l'obtenir». La mesure de la productivité rend alors compte «du niveau de développement technologique d’un pays et de la richesse qui peut être redistribué», commente Jean-François Ouvrard, directeur des études Coe-Rexecode. En France, la productivité française a été multipliée par 20 depuis la fin du 19ème siècle, tandis que le nombre d’heures travaillées a reculé de moitié durant cette même période. «Les gains de productivité ont permis de réduire le temps de travail mais aussi d’augmenter le pouvoir d’achat des salariés», analyse Guillaume Duval, rédacteur en chef du magazine Alternatives économiques. Un accroissement de la richesse nationale qui est allé de pair avec le plein-emploi jusqu’au milieu des années 70. Une époque révolue. Pourtant, en poursuivant la comparaison France/Angleterre, dans le premier pays, le taux d’emploi atteint difficilement 64% quand il dépasse les 70% dans le second (Insee, 2013). De là à dire que la productivité est l’ennemi de l’emploi…

Productivité ou chômage ?

Une étude publiée en 2007 par l’OCDE, «Des emplois plus nombreux mais moins productifs ?», pointe «l’impact des politiques du marché du travail sur la productivité». Et d’expliquer notamment que la «croissance de l’emploi va généralement de pair avec une plus faible croissance de la productivité du travail moyenne mesurée». Un point de vue confirmé par les économistes. «En France, les entreprises fonctionnent avec une faible quantité de salariés et le marché du travail exclut les personnes peu qualifiées», explique Jean-François Ouvrard. Ce qui n’est pas sans conséquence pour les actifs en poste. «Mécaniquement ceux qui travaillent assument une charge de travail importante, ce qui fait d'ailleurs des Français l’une des populations les plus stressées au monde», souligne Guillaume Duval. Un marché du travail radicalement différent de nos voisins qui ont choisi d’inclure le plus grand nombre, mais où les salaires «n’augmentent pas ou très peu», poursuit Jean-François Ouvrard, et où les emplois à temps partiel sont légion.

«Finalement, cela pose la question de savoir si l'un de ces schémas est préférable à l’autre ?» s'interroge Jean-Christophe Ouvrard. «Même si mon intuition est que le modèle anglais fonctionne mieux sur la demande des ménages et la compétitivité que le modèle sélectif français». Preuve que la question de l'emploi demeure politique, Guillaume Duval met la réduction du temps de travail et une meilleure répartition de l’emploi en avant. Encore faut-il accepter ce modèle «coopératif concomitant avec une perte de revenus»...

> Les 35 heures, efficaces pour l'emploi ?

 * Chiffres Insee 2013

> 7 conseils pour booster sa productivité

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