Marché de l'emploi

Les entreprises du secteur adapté de plus en plus sollicitées

Par • Publié le 10 novembre 2011 à 17:47 • Modifié le 5 février 2015

Près de 7 entreprises sur 10 ont eu recours à la sous-traitance auprès du secteur protégé et adapté en 2010, soit deux fois plus qu'en 2008 selon le baromètre Humanis. Une forte progression que l'on doit en grande partie à la loi sur l'obligation d'emploi de travailleurs handicapés. Pourtant, les ESAT restent assez méconnus et encore trop peu employés...

68% des entreprises françaises ont eu recours au secteur protégé ou adapté en 2010, c'est deux fois plus qu'en 2008. Et parmi elles, 95% sont satisfaites du travail de ces entreprises... Le baromètre Humanis "Entreprises, osez l'ESAT !" est la première étude qui va si loin dans le champ de l'emploi indirect. Qu'elles aient à remplir leurs obligations d'emploi de travailleurs handicapés ou qu'elles soient animées d'une ferveur citoyenne, les entreprises sollicitent visiblement de plus en plus les EA et les ESAT (Entreprises Adaptées et Etablissements et services d'aide par le travail). Des résultats encourageants, même si il reste des axes d'améliorations.

Entre obligation d'emploi et action citoyenne

Si 7 entreprises sur 10 ont eu recours à la sous-traitance auprès du secteur adapté en 2010, c'est d'abord parce qu'elles sont assujetties à une obligation d'emploi instaurée par la loi en 2005, seulement appliquée depuis le 1er janvier 2010. Les entreprises ont changé leurs comportements vis-à-vis de ce secteur. Elles sont aujourd'hui plus ouvertes aux thématiques du handicap et de la sous-traitance note le baromètre Humanis, et la quasi-totalité d'entre-elles connaît ce type de dispositif. 78,7% se sentent concernées par l'embauche et le maintien dans l'emploi des personnes reconnues travailleurs handicapés et 77,1% par la diminution de leur contribution Agefiph. 70% des entreprises font appel aux ESAT ou EA pour faire une action citoyenne et pour diminuer le montant de leurs pénalités financières.

90% d'entreprises satisfaites

Malgré tout, les sociétés ayant recours au secteur protégé n'en sont pas moins exigeantes qu'avec un fournisseur classique : elles jugent le prix de la prestation, la réactivité des EA ou ESAT, leur disponibilité et les délais de livraison. Au final, leur niveau de satisfaction est de 90%, donc très élevé, même si les prix sont jugés plus élevés qu'ailleurs en général. D'où l'importance de développer une meilleure connaissance de l'offre du secteur, car elle reste méconnue. Les entreprises clientes achètent pour le moment majoritairement des prestations liées à la bureautique, l'informatique, l'entretien des locaux et des espaces verts ou encore à la logistique et au conditionnement.

Des axes d'amélioration possibles

La sous-traitance est donc un secteur porteur mais sa marge d'évolution reste faible. Les entreprises n'y ayant pas recours ne pensent pas modifier leur comportement selon le baromètre, et celles clientes maintiendront leurs niveaux d'achats. C'est par rapport à ces entreprises que les ESAT ont donc tout intérêt améliorer leurs services pour être encore plus compétitives. Elles doivent également mieux informer les entreprises en général sur la possible diminution de leur contribution Agefiph. De leur côté, les entreprises peuvent également réorganiser leur processus d'achat développer leur connaissance du secteur et doivent considérer le secteur adapté comme un fournisseur classique, la vocation sociale en plus.

Toutefois, les ESAT dénoncent une baisse régulière des dotations de l'Etat, qui diminue la qualité de leur accueil et de leur encadrement (110.000 handicapés par an). Et avec la crise passée, le secteur protégé n'a vraiment pas besoin de cela.

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