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Le secteur de la mode : des métiers qui évoluent et des perspectives professionnelles insoupçonnées

Par Rozenn Perrichot | Publié le 20/02/2018

La mode, la mode, la mode. Elle fascine, elle intrigue et est souvent fantasmée quand il s’agit d’y faire carrière. Mais quels sont réellement les métiers qui la composent ? Le marché est-il porteur ? Quels sont les profils recherchés ? Décryptage d’un milieu singulier avec Fanny Danthez de l’Institut national des métiers d’art (INMA), et Karine Piotraut de l’Institut Français de la Mode (IFM).

Comme chaque début d'année, la planète mode est marquée par le bal des fashion weeks et de leurs défilés. Défilé femmes, homme, haute couture, etc… Un milieu qui, s’il peut attirer, reste toutefois méconnu. Le 7 décembre dernier, lors du forum Les dessous de la mode, les organisateurs ont évoqué le chiffre de 10 000 emplois à pourvoir dans le secteur des industries du textile et de l’habillement français. Quels sont ces métiers ?

Différents employeurs

« En France, la liste officielle des métiers d'art recense 281 professions classées en 16 domaines », explique Fanny Danthez, chargée de veille au sein de l’Institut national des métiers d’art (INMA). Dans les domaines de la mode, des accessoires et du textile, on dénombre alors plus d’une vingtaine métiers, parmi lesquels : chapelier, corsetier, modéliste, parurier floral, plumassier, tailleur, brodeur, dentellier ou encore tisserand, pour n’en citer que quelques-uns… Mais le secteur du luxe, c’est également des savoir-faire dans les domaines du cuir ou de la bijouterie par exemple (maroquinier, sellier, bottier, gantier…).

Au-delà des métiers d’art, l’Habillement et sa galaxie d’emplois

Tous ces métiers peuvent s’exercer dans les grandes maisons de luxe, mais également dans de plus petites structures ou en tant qu’indépendant. « Les acteurs du luxe font vivre tout un réseau de sous-traitants », indique Fanny Danthez, citant une étude réalisée par le cabinet Mazars en 2014 : « La maroquinerie représente 441 entreprises, les façonniers 200, la chaussure 83 (dont une vingtaine de bottiers), la ganterie 20 quand la bijouterie-joaillerie et l’horlogerie alignent respectivement 12 200 et 3 700 emplois ».

Autour des métiers d’art, qui font la renommée des entreprises du luxe et des maisons de Haute-Couture, c’est tout un univers professionnel et sa galaxie de professions qui s’est développé pour former le vaste secteur de l’habillement/prêt-à-porter. L’Union Française des industries Mode & Habillement dénombre 2 500 entreprises, employant 40 000 salariés en France et plus de 300 000 à l'étranger.

Les métiers créatifs : entre tradition et modernité 

Que l’on travaille pour le luxe ou le prêt-à-porter, les métiers créatifs sont au cœur du secteur de la mode et tournent autour de trois fondamentaux : le vêtement, l’accessoire et l’image globale des marques. « Les métiers au sein des studios de création sont très variés, à l’image des étudiants qui suivent les formations. Issus d’écoles de mode, d’arts appliqués, du graphisme, de la vidéo, de la photo, du design industriel, ils doivent aujourd’hui répondre à de nouveaux défis », ajoute Karine Piotraut, directrice recrutement et gestion des carrières au sein de l’Institut Français de la Mode (IFM). Enjeux écologiques, vêtements intelligents et connectés, matières atypiques, techniques de modélisation : la haute couture comme le prêt-à-porter sont devenus des domaines d’expérimentation. Il s’agit, entre autres, d’améliorer les procédés de fabrication et développer la personnalisation des produits. Pour Fanny Danthez, « les outils et les machines, comme l’impression numérique et la découpe et gravure laser, se perfectionnent pour seconder la main dans des opérations bien particulières. Ces nouvelles technologies n’ont pas vocation à remplacer la créativité mais à l’accompagner et à stimuler les savoir-faire ».

Autre évolution chez les acteurs du luxe : le positionnement de certaines marques qui cherchent aujourd’hui à se diversifier en développant l’accessoire, en plus du vêtement. Une tendance intéressante en termes d’opportunités puisqu’elle qui se traduit par le recrutement de profils aux compétences techniques précises, qui sont peu nombreux sur le marché du travail. Des recrutements qui viennent s’ajouter à ceux, déjà importants, de maisons d’accessoires historiques comme Hermès, principal pourvoyeur d’emplois dans la maroquinerie. « Les principaux débouchés se situent dans les entreprises du luxe en maroquinerie et en bijouterie, qui embauchent plusieurs centaines de personnes par an. Ce sont souvent les profils spécialisés qui sont les plus recherchés : sertisseur et polisseur en bijouterie, coupeur en maroquinerie… », souligne Fanny Danthez.

Le marketing management : une voie professionnelle passionnante

Pas de mode sans marketing. Pas de marketing sans modes. Aujourd’hui, deux grandes spécialités sont indissociables du milieu du luxe et de l’habillement. D’un côté, les chefs de produits, chefs de groupe ou encore directeurs de collections qui travaillent au développement produit, et de l’autre, les professionnels du merchandising. Ces derniers pensent les produits et les collections dans leur globalité, en fonction de la demande et du marché. Leur rôle est avant tout d’analyser les comportements de consommation selon les pays, les régions, les clients… « Les étudiants que l’on accueille dans nos formations de management sont issus de cursus très différents. Une des missions de l’IFM est de regrouper des jeunes qui ne se seraient sans doute jamais rencontrés professionnellement, pour leur enseigner une langue commune et leur permettre de travailler ensemble, au service de la mode. C’est cet éclectisme qui fait de notre secteur d‘activité un univers à part », note la directrice recrutement et gestion des carrière de l’IFM.

La distribution : le cursus qui s’est imposé à la mode

En parallèle, un autre type de management a vu le jour depuis quelques années. Aujourd’hui, les marques et les maisons diffusent leurs collections dans leur propre réseau de boutiques. Un choix stratégique à l’origine de métiers porteurs, sensiblement identiques aux métiers du retail. Direction d’une ou plusieurs boutiques, direction commerciale, achats, vente… : les opportunités sont diverses, même si les attentes des recruteurs élevées, et les profils recherchés hautement qualifiés. Côté coulisses, en back office, d’autres postes sont également à pourvoir sur des profils plus analytiques : analyse du comportement client, des résultats, etc. Pour Karine Piotraut, « les données data sont devenues le nouvel or noir. Elles sont désormais indispensables pour comprendre, anticiper et offrir des réponses individualiser aux millennials, tout au long de leur parcours d’achat, en ligne comme en boutique ».

Profils caméléons et reconversions professionnelles ont la cote

Finalement, il est révolu le temps où les génies créatifs arrivaient à percer et faire carrière, par une force d’intuition et une vraie passion. Aujourd’hui, « tout ce qui permet de se différencier et de mettre en avant un talent plus rare est important, surtout dans les familles de métiers créatifs, mais pas uniquement », note Karine Piotraut. Les profils qui s’arrachent sont des caméléons, aux parcours atypiques. Issus d’écoles de commerce, d’ingénieur, de sciences humaines, de design ou de normal sup’, ils sont multi-compétents tout en étant hautement spécialisés. « Pour eux, le milieu de la mode s’est imposé dans un second temps. Ils viennent d’autres univers et apportent cette caution différenciante et innovante que recherchent les entreprises et les marques ».

Dans les métiers d’art aussi, les profils sont variés. « De plus en plus de bacheliers, souvent issus de la voie générale, mais aussi des étudiants déjà lancés dans le supérieur, décident de se réorienter en s’inscrivant dans un CAP ou un DMA (diplôme des métiers d’art) », complète Fanny Danthez. Les maisons de Haute-Couture et de luxe recherchent avant tout d’excellents techniciens. Pour ceux qui souhaitent exercer en indépendant et créer leur propre marque, il faut être à la fois très créatif et développer un savoir-faire pointu. « Les métiers d’art attirent de nombreux adultes en reconversion, à la recherche d’un métier passion qui a du sens ».

Et Karine Piotraut et Fanny Danthez d’insister sur l’importance de passer par une formation. « Les entreprises font de plus en plus d’actions avec les écoles pour repérer les talents, les attirer et les recruter. Afin de ne pas se tromper de voie et pour éviter une image trop idéalisée du métier, il est conseillé de bien se renseigner en allant à la rencontre des professionnels et en s’informant sur les formations auprès des établissements ».

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