Emploi : votre ville est-elle dynamique ?

Soyons francs, la France n’a toujours pas retrouvé sa situation d’avant crise, mais l’embellie qui se dessine depuis 2015 devrait se poursuivre. Ce redémarrage de l’emploi est surtout porté par le secteur des services et les activités à hautes valeurs ajoutées. Ainsi, depuis 2009, ce sont 214 000 emplois qui ont été créés dans l’Hexagone.

Mais pour quelles raisons l’emploi repart-il dans une ville et pas dans une autre ? Une réponse que le réseau de conseil en immobilier d’entreprise Arthur Loyd apporte dans son baromètre.

82% des emplois sont créés dans les grandes et très grandes métropoles

Pour réaliser son classement, Arthur Loyd s’est basé sur l’analyse de 4 indicateurs :

• Les performances économiques
• La santé du secteur tertiaire
• Le capital humain : l’alchimie entre démographie, présence de talents, potentiel d’innovation et ouverture à l’international
• La qualité de vie

Au total ce sont 34 aires urbaines qui ont été passées au crible, allant des très grandes agglomérations (plus d’1 million d’habitants), aux grandes agglomérations (500 000 à 1 million d’habitants), en passant par les agglomérations intermédiaires (de 200 000 à 500 000 habitants), les agglomérations de taille moyenne (100 000 à 200 000 habitants). Paris est ici considérée comme une ville-monde et n’est donc pas incluse dans le baromètre.

Les grandes et très grandes métropoles (hors Paris) sont bien le lieu où la reprise économique est la plus dynamique. Depuis 2009, elles ont généré 82 % des créations d’emplois, soit 175 000 postes, alors qu’elles ne concentrent que 21 % de la population française. Mais toutes les métropoles ne sont pas logées à la même enseigne.

Lyon : une métropole européenne qui s’affirme

Lyon a tout pour plaire... Et ce n’est pas un hasard si la capitale des Gaules remporte haut la main ce palmarès des métropoles de plus d’1 million d’habitants devant Toulouse et Bordeaux.

La ville récolte aujourd’hui les fruits de la mise en œuvre de projets urbains ambitieux comme le quartier de la Confluence, l’aménagement des Berges de Saône et de nouvelles lignes de tramway. Elle a bénéficié également d’une stratégie marketing visant à renforcer une image pro-business et son rayonnement culturel. Ces vingt dernières années, l’aire urbaine a ainsi gagné 385 000 habitants sans aucun doute attirés par l’hyper-accessibilité depuis le reste de la France ou l’Europe, une économie robuste, diversifiée et génératrice d’emplois à haute valeur ajoutée, symbolisés par le quartier d’affaires de La Part-Dieu.

Petits bémols néanmoins pour la métropole avec un cadre environnemental en retrait et un coût du logement devenu élevé notamment en centre-ville.

Nantes : la ville du l’Ouest qui a le vent en poupe

Comment Nantes arrive-t-elle à se hisser à la 1ère place de ce Baromètre de l’attractivité des métropoles de moins d’1 million d’habitants, devant Montpellier et Grenoble ? Que ce soit après la fermeture de ses chantiers navals ou après la crise de 2008-2009, la ville a toujours su rebondir. Aujourd’hui, elle s’illustre par de formidables performances économiques et des filières d’excellence dont le taux de progression est digne des métropoles de plus d’un million d’habitants. Entre 2009 et 2015, la croissance de l’emploi salarié a ainsi atteint + 9 % soit autant qu’à Toulouse. Le taux de chômage, quant à lui, est stable, inférieur à la moyenne nationale.

Autre atout, et pas des moindres : sa douceur de vivre qui font sa nouvelle réputation et son attraction, même si la Cité des Ducs est relativement distancée par ses concurrentes sur les items de notre Baromètre liés à la qualité de vie. Depuis 2007, près de 10 000 habitants par an viennent s’y installer, preuve que « l’effet Côte-Ouest », ça marche !

Clermont-Ferrand : la ville que l’on n’attendait pas, et pourtant…

Parmi les métropoles entre 200 000 et 500 000, la première place occupée par Clermont-Ferrand peut en surprendre plus d’un ! Et pourtant elle dispose de nombreux atouts. Entre 2009 et 2015, son économie a su recréer de l’emploi contrairement à bon nombre de ses métropoles concurrentes. Elle affiche la plus belle performance concernant la création d’emplois dans les secteurs à forte valeur ajoutée (+ 6,2 %).

Ce dynamisme s’accompagne d’un fort potentiel d’innovation, boosté par la présence du Centre de Recherche et Développement Monde de Michelin.

Autres aspects positifs : des coûts immobiliers maîtrisés, une offre de soins calibrés et un rayonnement culturel qui ne devrait cesser de s’accroître, la ville étant candidate au titre de Capitale Européenne de la culture en 2018. De nombreux atouts qui compensent largement les scores moins flatteurs en matière d’infrastructures de transport et d’ouverture à l’international.

Angoulême : carton pour la qualité de vie

Certes, Angoulême a quelques faiblesses : une économie locale moins dynamique qu’à Laval ou Chartres, une faible disponibilité de bureaux neufs, un potentiel d’innovation et une exposition aux nouvelles technologies limités... Mais tous ceci est compensé par un quasi sans faute pour la ville qui remporte haut la main le match de la qualité de vie.

Évidemment, sa situation géographique au sein de l’Arc Atlantique est en soit un véritable plus qui lui confère un cadre environnemental privilégié. Proche des stations balnéaires, elle bénéficie d’un excellent taux d’ensoleillement. Cet environnement privilégié s’accompagne d’une offre culturelle diversifiée et d’un large panel de filières d’enseignement supérieur pour une aire urbaine de ce gabarit. De plus, les coûts de l’immobilier y sont encore particulièrement raisonnables. De sérieux arguments pour une métropole située, depuis juillet 2017, à 1h45 de Paris et 35 minutes de Bordeaux en TGV.