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Discrimination à l’embauche : un « panorama inquiétant » en France

Par Rozenn Perrichot | Publié le 19/09/2016

Les discriminations face à l’embauche sont loin d'être un phénomène anecdotique. Selon le Défenseur des droits, le « panorama particulièrement inquiétant » à l'encontre des personnes vues comme arabes et supposées musulmanes.

Résultat de son appel à témoignages auquel ont répondu plus de 750 personnes, le Défenseur des droits, Jacques Toubon, a présenté son bilan ce matin. Le chiffre est sans appel : 33% des personnes discriminées considèrent l'avoir été sur au moins trois motifs liés à leur origine.

Première de sa classe mais sans emploi

Parmi les témoignages, une demandeuse d'emploi de 25 ans, « première de [sa] classe avec 15 de moyenne » relaye l’AFP, « recommandée » par tous ses tuteurs de stages, indique avoir « à peine décroché deux entretiens en sept mois, en postulant tous les jours et en rappelant les entreprises ». Seule raison plausible à ce parcours d’obstacle ? « Il est clair que ni mon nom et prénom, qui sonnent très étrangers, ni ma couleur de peau ne m'aident » explique la jeune femme.

« On m'a comparé à un terroriste »

Selon M. Toubon, « les personnes qui sont vues comme arabes » notamment, « apparaissent sur-stigmatisées du fait de la consonance de leur nom et de leurs supposées convictions religieuses ». Le Défenseur des droits se fait le porte-parole de situations de la confusion et des amalgames douteux qui augmentent à l’heure actuelle : « On m'a comparé à un terroriste durant l'entretien d'embauche », témoigne un travailleur de 34 ans, cité dans l'étude. Un chômeur de 41 ans affirme, lui, avoir été licencié « au lendemain des attentats de novembre » parce que son patron « voulait travailler avec des Français », avant d’ajouter « Pour info, je suis français ». Comme 80% des répondants.

Emplois sous-qualifiés et expatriation

Face aux discriminations à répétition, les personnes d'origine étrangère tentent de faire front et adaptent leur projet professionnel « en acceptant des emplois moins qualifiés, moins payés, plus précaires » notamment. Mais selon les résultats de l’enquête, « le départ à l'étranger apparaît souvent comme la seule option pour mettre un terme à la spirale de l'échec ». C’est ce qu’envisage cette autre jeune femme qui déclare : « je travaille dans l'informatique bancaire, j'ai 27 ans, un Bac+5, je parle quatre langues couramment, j'ai de l'expérience mais toujours pas de CDI... Actuellement, je pense à changer de pays et monter ma boîte à l'étranger ». « Fatalisme, renoncement, déclassement, projet d'expatriation... » Selon le Défenseur des droits, ces réactions illustrent une « perte de confiance à l'égard des institutions de la République et en la capacité des politiques publiques à lutter contre cette situation ». Il y a « urgence à mener des politiques publiques fortes pour lutter contre ces discriminations », alerte l'institution.

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