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Ce ne sont plus vos diplômes que les recruteurs regardent sur le CV

Par Rozenn Perrichot | Publié le 04/04/2018

Les chefs d’entreprises français abandonnent progressivement leur approche élitiste du recrutement pour laisser place à une véritable démarche de détection des talents.

Encouragés par la reprise économique, les chefs d’entreprise renouent avec les embauches pour développer leur activité. Et après des années de crise, au moment de recruter, les services RH n’ont qu’un objectif : trouver le ou les « talents ». Un terme qui s’est imposé dans les offres d’emploi, et dont la dernière étude Pôle Emploi vient confirmer la tendance.

Pour la majorité des employeurs (59 %), le critère du diplôme ne serait désormais « pas essentiel ». Sur le CV, la traditionnelle rubrique « Formation » serait à reléguer au second plan, au profit des aptitudes « comportementales ». Ces dernières, appelées également soft skills, viennent même supplanter les compétences techniques pour 60 % des recruteurs. « Capacité d'adaptation », « capacité à s'organiser » ou encore « autonomie » sont devenues les nouvelles grilles d’évaluation des RH, qui ne cherchent plus des candidats diplômés mais des candidats talentueux. Une nuance qui peut sembler superficielle, voire même s'approcher d'un discours de façade. Et pourtant, à l'heure où de nombreux employeurs peinent à recruter, l'une des premières raisons évoquées reste les comportements incompatibles. Karine Meininger, directrice chargée de l'offre de service aux demandeurs d'emplois chez Pôle Emploi, insiste sur l'importance de « travailler sur l'assiduité, la ponctualité, mais aussi cette capacité à communiquer, à vendre un peu son potentiel, son talent et aussi travailler sur des dimensions plus personnelles comme l'autonomie, la réactivité ». recruteurs-ne-regacompétences-recherchéesCes qualités attendues par les employeurs ne sont évidemment pas les mêmes selon les métiers. Exercer dans la gestion-administration ou le commerce demandera une capacité à s’organiser, quand la capacité à travailler sous pression et à gérer le stress sera davantage observée chez les cadres et commerciaux ou pour un poste dans l’hôtellerie-restauration.

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Surtout vrai pour les secteurs et les métiers en contact avec le public

Plus l’entreprise est petite, plus cette approche candidat se vérifie. Mais c’est avant tout le secteur d’activité qui détermine l’importance du diplôme. La plupart des recruteurs ayant pris du recul par rapport aux titres et aux certifications sont issus de secteurs tels que le transport, l’hôtellerie-restauration et le commerce. Tous ont en commun d’être en relation directe avec le public, exigeant donc des qualités comportementales importantes. Au moment d’embaucher de nouveaux collaborateurs, les dirigeants de l’industrie, de la construction et la réparation automobile misent quant à eux davantage sur les compétences techniques, sans accorder de place signifiante au diplôme

En revanche, pour des postes dans la finance ou les activités scientifiques et techniques, une place importante est encore donnée à la formation même si plusieurs profils sont possibles, tout comme dans l’enseignement, le social ou la santé, où des diplômes spécifiques sont déterminants et exigés.

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