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Caprices, demandes farfelues... Quand les demandes des candidats choquent les recruteurs

Par Hugo Diverres | Publié le 29/03/2022

Des salaires mirobolants aux exigences les plus farfelues, les candidats de certains secteurs n’hésitent plus à demander la lune pour un poste. Effet d’aubaine dû à la conjoncture économique ou véritable tendance de fond ?

Caprices, demandes farfelues... Quand les demandes des candidats choquent les recruteurs

A l’image des entreprises américaines confrontées au phénomène de la Grande Démission, de plus en plus d’entreprises en Europe et en France font face à une pénurie de talents et peinent à recruter. Certains candidats en profitent pour pousser la situation à leur avantage et forcer les recruteurs à se plier en quatre face à leurs exigences. A moins que les salariés n’attendent autre chose de leurs entreprises…

Candidats en position de force, une tendance bien partie pour durer

La loi de l’offre et de la demande réserve parfois bien des surprises. L’époque des candidats désespérés, prêts à tout accepter pour trouver du travail, n’est plus une réalité dans de nombreux secteurs d’activités, qui peinent aujourd’hui à recruter les travailleurs qualifiés dont ils ont besoin. Croissance exponentielle, nouveaux métiers, manque de savoir-faire, vieillissement de la population, compétition mondiale féroce…

A ces facteurs multiples sont venus s’ajouter la crise du Covid - qui a redéfini le rapport au travail de nombreux salariés à travers le monde - et l’arrivée massive sur le marché du travail des milléniaux et de la génération Z, réputés plus individualistes et moins enclins à faire des concessions sur leur bien-être – en d’autres termes, qui ne souhaitent plus se sacrifier pour leur travail, comme l’ont parfois fait leurs parents.

Résultat, les candidats sont moins nombreux que les besoins en recrutement. Une étude de Pôle emploi estimait ainsi entre 255 000 et 390 000 le nombre d’embauches non pourvues au troisième trimestre 2021, faute de candidats.

Plus sélectifs, ils se retrouvent en position de force sur le marché du travail dans certains secteurs. C’est notamment le cas dans le domaine de l’informatique où les besoins en ingénieurs sont très forts (tendance qui devrait continuer à s’accentuer selon le récent rapport « Métiers 2030 » de la Dares) mais aussi chez les cadres de l’industrie, les experts en logistique ou les profils commerciaux et marketing.

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De la hausse de salaire aux caprices de stars, des candidats de plus en plus exigeants

Une tendance de fond sur le marché de l’emploi qui s’avère mondiale. Un récent article de Courrier International nous apprend ainsi qu’en Allemagne, les exigences de certains candidats sont de plus en plus élevées tandis que le pays fait face à un manque de 465 000 travailleurs qualifiés ! La première variable de négociation concerne bien sûr le salaire avec des demandes allant jusqu’à 30% de plus que celui offert par l’entreprise. De quoi faire écho à certains secteurs en France qui peinent à recruter post-Covid, comme celui de la restauration, alors que l’inflation s’envole. De l’autre côté de l’Atlantique, des salariés d’un célèbre fast-food ont récemment fait parler d’eux en réclamant 1 dollar de l’heure en plus à leur patron.

Ce dernier ayant refusé, ils ont tous démissionné en même temps, contraignant le gérant du restaurant à mettre la clé sous la porte pour quelques jours. Des salariés qui ont finalement tous retrouvé un autre travail mieux payé par la suite

Mais les candidats les plus recherchés ne s’arrêtent pas à la simple question du salaire et se permettent de véritables caprices de stars ! Prime à la signature, full remote à l’autre bout du monde, voitures avec chauffeur, etc. En témoigne l’anecdote, rapportée par le Courrier International, de cette chasseuse de tête munichoise, spécialiste du secteur pharmaceutique, qui a été confrontée à un membre de conseil d’administration souhaitant des costumes Louis Vuitton sur mesure et une allocation mensuelle pour sa femme Un cas bien entendu extrême en comparaison de la majeure partie des candidats.

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Des salariés en quête de sens et d’authenticité

Au-delà des caprices ayant trait aux avantages et au salaire, de plus en plus de travailleurs de tous âges ont des demandes qui surprennent les recruteurs : amener son animal de compagnie au travail, des horaires sur-mesure, le respect des normes environnementales … Loin d’une quelconque arrogance ou d’un désir d’opulence, certains candidats semblent désormais désireux d’une meilleure prise en compte de leur équilibre personnel et en quête de sens dans leur travail. Des exigences auxquelles certaines entreprises sont déjà en train de s’adapter à marche forcée !

Et en France ? Dans une récente publication sur la Grande Démission dans l’Hexagone, des enseignants-chercheurs de l’EM Normandie en gestion des ressources humaines et sociologie du travail précisent qu’une hausse des démissions est bel et bien à l’œuvre. Ils semblent néanmoins en arriver à la conclusion que l’argent n’est en réalité qu’un paramètre parmi tant d’autres : 

« Les organisations ne peuvent pas se contenter d’augmenter les salaires ou de renforcer leur marque employeur. Cela ne ferait que renforcer le consumérisme des salariés. Le véritable défi est de repenser les modèles managériaux en donnant plus de temps et d’autonomie aux collaborateurs pour permettre des relations humaines plus authentiques au travail. » 

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Crédits Photo : Jacob Lund/stock.adobe.com

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