Conchyliculteur

Amoureux de la mer et de ses fruits, le conchyliculteur peut aussi être appelé ouvrir piscicole. Les fameux parcs à huîtres (ostréiculture) et à moules (mytiliculture) que l’on retrouve sur les côtes françaises viennent immédiatement à l’esprit, mais le conchyliculteur peut aussi : se spécialiser dans l’élevage de coquillages communs comme la coque, la palourde (vénériculture), la praire et les pectinidés (coquilles Saint Jacques et pétoncles), se spécialiser dans l’élevage de coquillages plus rares, comme l’ormeau (halioculture).

La conchyliculture est une profession de plein air, qui s’exerce dans le milieu naturel : en mer (ormeau), sur l’estran (bouchot et parcs à huître), ou dans les claires. Ce sont donc les cycles saisonniers, de marée et biologiques qui régissent l’activité du conchyliculteur (code ROME A1404). Hiver comme été, par temps de pluie ou par grand soleil, le conchyliculteur, en véritable fermier de la mer, s’applique à entretenir  » ses champs « , au rythme des étapes particulières qui jalonnent cette activité : éclosions en bassin artificiel, captage des larves/naissains, élevage sur site, affinage des produits, commercialisation.

La demande en fruits de mer n’a jamais été aussi forte qu’actuellement. Cependant, l’activité est fortement liée au milieu naturel, et donc à sa qualité. Les crises sanitaires (pollution humaine ou naturelle, appauvrissement et détérioration du milieu) ont un impact économique dévastateur sur la profession. Il y a donc, pour le conchyliculteur, un intérêt tout particulier à maîtriser les risques sanitaires, et donc à s’investir dans la protection de l’écosystème qu’il exploite, à mieux comprendre le cycle de vie et les risques naturels qui menacent les espèces qu’il  » cultive « , et à diversifier sa production en exploitant de nouvelles ressources.

Au niveau CAP, le CAP Maritime Conchyliculture forme les étudiants à devenir des ouvriers qualifiés. Au niveau bac, le bac pro Cultures Marines et le bac pro Conduite de Productions Aquacoles offrent un débouché direct sur la vie active, en tant qu’ouvrier qualifié, que ce soit en pêche, en aquaculture, en pisciculture ou en conchyliculture. Au niveau bac +2, le BTS Agricole Aquaculture ou le DEUST Technicien de la Mer et du Littoral (TML) option Valorisation et Production des Bio-ressources Aquatiques (VPBA) vous permettra d'aspirer à la gestion d'une exploitation aquacole. Enfin, les Licence pro MPGE (Métiers de la Protection et de la Gestion de l’Environnement), AQUAREL (Aquaculture et Relation avec l'Environnement) ou licence professionnelle Productions Animales délivrent aussi des diplômes adaptés.

L’accès à la profession peut se faire dès le niveau CAP pour un ouvrier conchylicole, mais le cursus peut se poursuivre jusqu’à la licence professionnelle. À noter que le niveau bac est un minimum pour une installation à son compte.

Les formations professionnelles et études supérieures visent toutes à former les étudiants pour devenir des professionnels qualifiés de l'élevage de coquillages en milieu aquatique. L'enseignement porte sur le matériel professionnel conchylicole, mais aussi des techniques d'élevage ou les aspects logistiques de la chaîne de production du métier : lavage, triage, calibrage, stockage et parfois aussi emballage. La biologie occupe une place importante dans la formation, que ce soient les sciences biologiques des différentes espèces ou les sciences écologiques des milieux maritimes.

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Les missions du conchyliculteur suivent le cycle de reproduction et de vie des crustacés. Il intervient avant la ponte des larves ou des naissains, pour positionner des supports, souvent des cordages plastiques, sur lesquels viennent s'agglomérer les larves. Sous quelques mois selon les espèces, elles deviennent des coquillages adultes, que le conchyliculteur va ensuite récolter pour les placer dans des bassins dédiés à leur croissance optimale. Le conchyliculteur va utiliser ses outils professionnels pour mesurer et optimiser la qualité de l'eau, la température de l'eau et aussi sa teneur en plancton.

• Le fait que ce soit une activité de passionnés, qui s’exerce directement au contact de l’environnement maritime.
• Le fait de travailler au contact direct de la nature, et de respecter le cycle de reproduction des coquillages.

• L'installation à son compte qui demande un investissement financier conséquent, et se fait de plus en plus par le biais d’associations entre plusieurs conchyliculteurs.
• Des horaires variables, en fonction des marées, du cycle biologique des coquillages et surtout de la demande (rush des fêtes de fin d’années).
• Malgré la forte demande, c’est un secteur en crise, touché par des crises sanitaires récurrentes et mis à mal par la concurrence étrangère.

Il s’agit d’un travail très physique. Une bonne santé et le goût pour le travail en plein air sont donc de mise ! Il faut aussi être débrouillard en mécanique, et idéalement posséder les permis adéquats (certificat d’aptitude à la conduite des navires conchylicoles) : navire amphibie, chaland. Une excellente connaissance des règles de sécurité afin d'assurer leur respect est primordial. Enfin, le conchyliculteur qui possède sa propre exploitation doit avoir d’excellentes notions de comptabilité, de gestion humaine, et connaître à la lettre la législation qui s’applique à son type de production.

Le salaire médian pour le poste de conchyliculteur est d’environ 1 600 à 2 000 euros bruts par mois. Cela représente environ 19 à 24 000 euros bruts par an, pour un net mensuel de 1300 à 1 600 euros. Pour atteindre des salaires supérieurs, il faudra justifier de plusieurs années d’expérience, ou prendre un poste de responsable.

Au début de sa carrière, le conchyliculteur peut gagner un salaire compris entre le SMIC et 1 600 euros bruts par mois. Il peut donc atteindre environ 1 250 euros de salaire net, pour un taux horaire brut de plus de 10,50 euros. Avec plusieurs années d’expérience, le conchyliculteur peut gagner jusqu’à 42 000 euros bruts par an. Cela correspond à un salaire mensuel brut d’environ 3 500 euros, pour plus de 2 700 euros nets mensuels. Pour atteindre les rémunérations les plus attractives, l’expérience n’est pas le seul facteur qui peut jouer en la faveur de l’employé. La capacité à cultiver des coquillages spécifiques peut être un élément de négociation du salaire. L’État ne propose pas de grille salariale pour ce type de profession. Il n’en reste pas moins que plus les compétences maîtrisées par le conchyliculteur sont rares, plus les recruteurs seront enclins à proposer des rémunérations intéressantes. Le métier de conchyliculteur est une profession pour laquelle le salaire est souvent fixe. Les primes variables sur objectifs sont assez rares dans le milieu. Le salaire peut cependant être versé sur 13 ou 14 mois, en fonction de ce que stipule le contrat de travail ou la convention collective.

L’environnement de travail d'un conchyliculteur est bien entendu en extérieur, qu'il vente, qu'il neige ou qu'il fasse soleil ! Les conditions d'exercice du métier sont physiques et éprouvantes, se maintenir en bonne forme physique n'est pas une option. Les emplois sont situés soit sur les bords du littoral, soit en bassins artificiels. Les horaires de travail sont souvent irréguliers, et varient selon les marées. Enfin, la profession connaît de gros pics d'activité lors les fêtes de fin d'année. Au vu des contraintes, on comprend aisément pourquoi le métier de conchyliculteur est souvent classifié comme métier passion !

Actuellement, la plupart des entreprises de conchyliculture sont des exploitations conchylicoles qui gèrent la totalité de la production, du captage à la vente. Ce sont traditionnellement des exploitations de petites tailles (un chef d’exploitation et quelques ouvriers conchylicoles). Cependant, certaines entreprises se spécialisent uniquement dans une de ces étapes (exemple : écloserie conchylicole).

Malgré leur modeste taille, les exploitations conchylicoles comportent plusieurs grades de professions, d'ouvrier à chef d'exploitation. Ainsi, l’évolution de carrière traditionnelle est de gravir ces échelons de responsabilités, et souvent ensuite de s'installer à son compte. L’exploitant conchylicole peut aussi diversifier ses activités, en développant des activités annexes, telles que l'écotourisme et le pescatourisme, la transformation et le conditionnement agroalimentaire, la restauration… Il peut aussi se diversifier et exploiter de nouvelles ressources (pétoncles noires, ormeaux etc.).

Le métier de la conchyliculture s'exerce soit en tant que salarié soit en tant qu'exploitant indépendant. À ce titre, le conchyliculteur à la tête d'une exploitation n'a pas de direction, tandis que le salarié travaille sous la direction du gestionnaire de l'exploitation.

Le gestionnaire indépendant travaille en étroite relation avec ses collaborateurs sur les marchés commerciaux afin de vendre sa récolte ou sa pêche. Il s'entoure souvent de consultants spécialisés, pour l'obtention de labels ou pour répondre à des problématiques de durabilité ou des conséquences du dérèglement climatique.