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Vrai-Faux : le CDI est mort

Par Rozenn Perrichot | Publié le 28/10/2016 - Mis à jour le 02/10/2017

C'est un record. En France, en 2015, 87% des nouveaux contrats signés l'ont été en CDD selon la Dares. Un chiffre qui n’avait pas été atteint depuis 15 ans ! Le CDI est-il alors toujours la norme en matière de contrat de travail ? Quels sont les avantages et les inconvénients de chaque type de contrat aujourd’hui ? Voici un Vrai-Faux sur le CDI et le CDD en 2016.

En France, le contrat à durée indéterminée (CDI) reste le type de contrat majoritaire

VRAI. Selon les dernières données de l'Insee pour 2014, en France, 88,5% des 28,6 millions d'actifs sont salariés. Et parmi ces salariés, plus de 85% sont en CDI, près de 10% sont en CDD, 2,4% en intérim et 1,6% en apprentissage. Toutefois, si 8 salariés français sur 10 sont en CDI, 87% des nouvelles embauches se font en CDD. Du jamais-vu.

Les CDD concernent toutes les catégories de population à même enseigne

FAUX. Les contrats à durée limitée (CDD et intérim) dans l’emploi salarié sont aujourd’hui beaucoup plus fréquents pour les jeunes de 15 à 24 ans que pour les salariés de 25 à 49 ans (respectivement 30% et 10% en 2012). En trente ans, la part des contrats à durée limitée a augmenté beaucoup plus vite pour les 15 à 24 ans que pour les 25 à 49 ans (respectivement +22 points et + 8 points entre 1982 et 2012). Par ailleurs, les contrats en CDD touchent davantage les moins qualifié et les femmes.

La durée moyenne d’un CDD varie d’un secteur d’activité à l’autre

VRAI. La durée des contrats est très variable d’un secteur à l’autre, qu’il s’agisse de CDD ou de missions intérimaires. Selon la dernière enquête de France Stratégie, cette durée est en effet plus faible dans les services que dans l’industrie ou la construction, qui ont pourtant davantage recours aux intérimaires que le secteur tertiaire ou agricole. En 2012, la durée moyenne des CDD était de 2 semaines dans les services contre 9 semaines dans l’industrie et 13 semaines dans la construction.

L’importance des contrats à durée limitée (intérim et CDD, mais en particulier CDD d’usage dans certains secteurs) varient selon les secteurs d’activités. Pour exemple, le secteur des services embauche 8 fois plus en CDD que l’industrie (63% contre 8%). Néanmoins, l’industrie recrute 3 fois plus en intérim et 2 fois moins en CDI que le secteur tertiaire.

Les CDD ont une durée de plus en plus courte

VRAI. Les nombreuses embauches en CDD se font sur des durées de plus en plus courtes. 70% des contrats signés ont concerné, en 2015, des durées inférieures à un mois -avec une part majoritaire de réembauche. Si bien qu'aujourd'hui, la France est le deuxième pays d'Europe, derrière la Suède, à embaucher en CDD de moins d'un mois. Selon les derniers rapports de l'Insee, la durée moyenne du CDD en France n'était plus que de 26 jours en France en 2011. Même tendance constatée sur les contrats en intérim, dont la durée moyenne a été divisée par trois ces 30 dernières années, à deux semaines.

Le CDI mieux payé que le CDD

FAUX. Certes, la sécurité de l'emploi n'a pas de prix. Pour autant, un CDD rapporte plus qu'il n'y paraît. A la fin d’une mission, le solde de tout compte du salarié peut s’avérer juteux. Outre un éventuel 13e mois qui sera reversé au prorata du nombre de mois de présence, il est possible de percevoir la prime de participation ou d’intéressement. Par ailleurs, une indemnité compensatrice de congés payés est automatiquement due si le salarié ne les a pas pris. De même pour l’indemnité de fin de contrat ou la prime de précarité. Celle-ci s'élève à 10% du montant des rémunérations brutes.

Le passage du CDD au CDI devient de plus en plus difficile

VRAI. Les chances d’avoir un CDI depuis un CDD sont de plus en plus minces. Alors que le taux de conversion des CDD en CDI au bout d’un an était de 1 sur 2 en 1982 (Insee), il était de 1 sur 4 entre 2003 et 2008 et vient de baisser à 1 sur 5 depuis la crise. Autre observation : la difficulté d’accès à l’emploi stable est plus forte en début de vie active et dépend principalement du niveau de qualification. Sur une période de trois ans, seuls 21% des salariés français passent de l'emploi temporaire à l'emploi permanent, contre une moyenne d'environ 37% en Europe. La France est l'un des pays où le taux de conversion des CDD en CDI est le plus faible des pays développés de l'OCDE.

Être en CDD ou en CDI vous radie automatiquement de Pôle emploi

FAUX. Suite à la nouvelle hausse du nombre de chômeurs au mois d’août, l’ancien ministre du travail François Rebsamen rappelait dans une interview sur RFI que plus d’1 million 200 000 chômeurs travaillent plus de 78H par mois. Une statistique qui peut interroger. Ils travaillent à mi-temps, voire même à plein temps pour 460 000 d’entre eux. Un chiffre en constante augmentation depuis 2012 (+43%). Attention toutefois aux amalgames. La plupart sont inscrits sur les listes de Pôle emploi sans pour autant être indemnisés. Les situations salariales de ces chômeurs actifs sont diverses : intérim, contrats courts, etc. 9 embauches sur 10 aujourd’hui se font en CDD chez ces personnes, même s’il y a également des CDI.

Les salariés veulent un CDI à tout pris

FAUX. Bien qu’étant perçu comme une référence, le CDI n’est pas le contrat désiré par tous les salariés. La Dares nous apprend, dans une enquête publiée en 2007, qu’1 salarié en contrat court sur 5 préfère ce type de contrat à un CDI. Qui sont-ils ? 59 % d’entre eux ne vivent pas en couple, contre 40 % de ceux qui auraient préféré un CDI. Par ailleurs, 23 % des personnes préférant leur contrat court n’ont pas fini leurs études initiales et sont de fait des étudiants. Quant à savoir leurs motivations, 53 % pensent qu’ils disposent de plus de temps libre entre deux contrats. Ils sont également 56 % à juger qu’ils ont plus de liberté en étant moins engagés dans l’entreprise. La Dares précise également que les salariés en contrat court qui préfèrent leur situation semblent être en meilleure situation sur le marché du travail que ceux qui préféreraient un CDI : ils ont moins connu le chômage au cours des cinq dernières années, occupent plus souvent des postes de cadres et moins souvent d’ouvriers, et sont plus diplômés. Parmi ceux-ci, 48 % des salariés en CDD et 34 % des salariés en intérim refuseraient d’échanger leur contrat contre un CDI pour un travail équivalent mais avec un meilleur salaire. De même, pour un travail équivalent mais moins éloigné de leur domicile. Précarité de l’emploi ne signifie donc pas précarité au travail. Au contraire.

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