L'intérim, un passage obligé pour décrocher un CDI

L'intérim voie de garage pour les jeunes ? Bien au contraire, si l'on en croit le baromètre semestriel "Les jeunes et l'emploi", réalisé par Prism'emploi, selon lequel pour 53% des moins de 26 ans un passage en intérim est utile afin de décrocher ensuite un CDI (+4 points en 6 mois). Ils sont même 90% à déclarer que "l'intérim permet d'acquérir une expérience professionnelle" et 31% d'entre eux "feraient confiance à une agence d'emploi pour retrouver un travail équivalent" (+6 points en un an).

"Les résultats de ce sondage montrent une fois de plus que les jeunes reconnaissent le rôle intégrateur de l'intérim. En effet, l'intérim leur permet de mettre un pied dans la vie professionnelle et les agences d'emploi sont là pour les accompagner. Contrairement aux idées reçues, l'intérim n'est donc pas une voie de précarité, mais bien une réelle valeur ajoutée car il permet aux jeunes de développer leur employabilité et d'acquérir une expérience professionnelle", explique Gilles Lafon, président de Prism'emploi.

Un secteur en mutation... 

Une récente étude du cabinet Page Personnel indique également que l'intérim est un modèle d'organisation de plus en plus prisé des salariés comme des entreprises. Plusieurs raisons expliquent cet état de fait. Déjà, l'intérim n'est plus synonyme de précarité et de missions courtes. "Il n'est en effet plus rare d'être en mission pour plusieurs mois, une année", explique Isabelle Bastide, directrice de Page Personnel.

En outre, dans 20% des cas, une mission d'intérim conduit également à un contrat en CDI. Résultat : 72% des salariés jugent le travail temporaire comme positif ou très positif, un taux qui monte jusqu'à 90% pour les entreprises qui vantent la souplesse de l'intérim.

Reflet de la société

Début mars, les entreprises d'intérim ont également annoncé la signature des premiers CDI intérimaires. Ces contrats ont pour objectif de concilier flexibilité et sécurité de l'emploi en assurant notamment un fonds de formation spécifique et une rémunération mensuelle minimale (jusqu'à 1,25 Smic pour les cadres) pendant les périodes non travaillées.

Une évolution nécessaire car si l'image de l'intérim évolue positivement, le statut d'intérimaire est encore un frein pour mener des projets sur le long terme. Une évolution qui reflète aussi les mutations de la société, explique Denis Pennel, Directeur Général de la confédération mondiale des services privés pour l'emploi (Ciett). Selon lui, le salariat va reculer au profit de nouvelles formes de travail, "avec des travailleurs indépendants, des freelances, des consultants..."