Les 3 étapes d'un bilan de compétences

Nombreux sont ceux qui s'interrogent sur leur évolution de carrière, leur métier. Faire un bilan de compétences c'est un bon point de départ avant une reconversion ?

C'est vrai que le bilan de compétences est souvent initié par une réflexion autour de sa carrière. Mais la reconversion n'est pas la seule finalité. Aujourd'hui, certaines personnes réalisent un bilan de compétences en vue d'une promotion interne. Dans le cadre d'un bilan de compétences on fait le point sur nos aptitudes, nos savoirs, nos compétences, et nos priorités... Mais ce n'est pas forcément le signal du départ de l'entreprise. C'est une étape de développement personnel pour faire un bilan sur sa carrière, généralement au moment de la quarantaine.

Quelle est la première étape d'un bilan de compétences ?

La première phase, essentielle avant de se lancer dans un bilan, c'est ce qu'on appelle l'entretien préliminaire. Un entretien gratuit et sans engagement, un moment privilégié où on choisi la personne qui va nous accompagner tout au long du parcours. Pendant cet échange, la personne va nous exposer son projet ou ses envies. Cela nous permet de valider ou non la pertinence de la démarche et de faire comprendre à la personne le processus du bilan de compétences. Sachant que ce qui est primordial, c'est la relation de confiance entre le consultant et la personne qui souhaite faire un bilan.

Deuxième phase importante, l'investigation...

Oui, la phase d'investigation, c'est le moment où on va faire un inventaire de la personnalité, des ressources, des compétences... On pose beaucoup de questions lors de séances de deux heures pour explorer les moindres facettes de la carrière professionnelle de la personne, mais aussi sa manière d'être et ses valeurs. C'est un panorama le plus complet possible de la personne à travers ses expériences, à la fois en tant qu'individu mais aussi en tant que professionnel ou salarié d'une entreprise. Cet échange est réalisé en face-à-face, l'effet miroir amène en effet la personne à prendre conscience de toutes ses manières d'aborder le travail.

Cette phase a pour but d'identifier le potentiel et aussi d'ouvrir des perspectives, de faire émerger des prédispositions à des fonctions, à des métiers nouveaux ou encore de valider un projet. Pour ceux qui n'ont pas de projet précis, cette phase de découverte va, à un moment donné, ouvrir des voies et en fermer d'autres.

Troisième et dernière phase : la restitution...

La restitution va synthétiser toutes ces étapes pour arriver à des conclusions par rapport au projet initial. Avec des pistes réalisables pour l'après bilan de compétences. L'après, c'est la concrétisation du projet, par exemple la création d'une entreprise ou bien une formation. On termine donc le bilan de compétences par la construction des étapes post-bilan.

Au-delà du bilan, l'objectif c'est d'avoir une feuille de route précise ?

Oui, il faut terminer par quelque chose de concret. Parfois c'est peut-être de rester là où on est. Certaines personnes se rendent compte qu'elles n'ont pas forcément exploré toutes les facettes de leur métier, qu'il y a des opportunités dans leur entreprise qu'elles n'ont pas su saisir, etc. Mais très souvent, le bilan de compétences est la première étape d'une nouvelle carrière ou d'une nouvelle orientation.

Avant de se lancer dans un bilan de compétences, il faut aussi savoir que c'est parfois une profonde remise en question...

Oui, j'utilise souvent le terme de "thérapie professionnelle". Le bilan de compétences peut amener à une prise de conscience un peu remuante. Même si nous n'avons pas vocation à faire de la psychanalyse, certains blocages ou difficultés que nous rencontrons dans le travail prennent naissance dans un environnement plus personnel. Lors d'un bilan de compétences, on aborde donc des sujets qui peuvent amener un peu d'émotion. C'est un vrai travail sur soi.

Pour terminer, comment faire pour financer un bilan de compétences et combien ça coûte ?

Il y a trois possibilités. Par financement personnel, pour ceux qui ne sont éligibles à aucun dispositif de prise en charge. Dans ce cas le prix est de 1200 euros pour 3 mois et deux heures par semaine. Mais dans la plupart des cas, le financement se fait soit par le Fongecif, soit par l'OPCA de l'entreprise dans le cadre du Dif.

Pour le Fongecif, il faut avoir au moins un an d'ancienneté dans l'entreprise et avoir travaillé minimum 5 années dans sa vie. L'avantage avec le Fongecif c'est que la démarche peut se faire à l'insu de l'employeur et en dehors des heures de travail. Alors que pour le Dif, il faut impérativement l'accord de l'entreprise où vous travaillez. C'est important car certaines personnes ont peur de la réaction de l'employeur s'ils demandent un bilan de compétences. Les employeurs ayant tendance à penser, à tort, que cela signe le départ du salarié. Alors que cette démarche a un intérêt pour tout le monde et heureusement, c'est ce qu'ont bien compris beaucoup de DRH.