Carrière

Comment fonctionne l’abandon de poste ?

Par Fabian Ropars | Publié le 17/10/2014 - Mis à jour le 22/03/2021

Rester couché et ne pas aller travailler... Si cette idée nous a tous déjà effleuré l'esprit, cela s'appelle un abandon de poste. Mais qu'est-ce que c'est exactement ? Et quelles sont les conséquences ? Explications.

Qu'est-ce qu'un abandon de poste ?

On parle d'abandon de poste lorsqu'un salarié quitte son poste avant la fin de journée de travail sans qu'il n'en soit autorisé ou qu'il fait l'objet d'absences injustifiées ou répétées pendant son temps de travail.

Avant d'être caractérisé comme abandon de poste, l'absence du salarié peut être justifiée pendant 48 heures, ce qui correspond au délai dont le salarié dispose pour avertir son employeur en cas d'arrêt maladie. Au-delà de ces deux jours, l'absence non justifiée devient un abandon de poste.

Abandon de poste et démission

L'abandon de poste n'est pas considéré comme une démission. Pour démissionner de son poste et ainsi faire une rupture du contrat, le salarié doit respecter certaines conditions, dont le fait de nécessairement prévenir l'employeur de ses intentions de manière claire et sans équivoque, grâce à une lettre de démission.

Les conséquences d'un abandon de poste

Après plusieurs jours d’absence, une mise en demeure de l’employeur est envoyée au salarié afin qu'il reprenne son poste ou justifie ses absences. Soit il reprend son poste et s'expose à des sanctions, mais pas au licenciement, soit il décide d’abandonner définitivement son poste et donc de se faire licencier pour faute grave.

Sans réponse de la part du salarié, l'employeur peut déclencher une procédure disciplinaire contre lui, le licencier pour cause réelle et sérieuse ou le licencier pour faute grave.

Les sanctions disciplinaires

Une sanction disciplinaire peut être prononcée par l'employeur en cas d'abandon de poste. Celle-ci peut se matérialiser par un avertissement, une mutation, une mise à pied, une rétrogradation voire un licenciement pour faute simple, grave ou lourde.

Le licenciement pour cause réelle ou sérieuse

Ce type de licenciement recouvre le licenciement pour motif personnel et le licenciement économique, qui peuvent ouvrir droit aux indemnités de licenciement.

À savoir : le Conseil de prud'hommes est libre dans l'appréciation de la gravité des faits qui ont mené au licenciement.

Le licenciement pour faute grave

Ce type de licenciement entraîne le départ immédiat du salarié, qui se voit privé de ses droits aux indemnités de licenciement. En revanche, le salarié a droit à l'intégralité de son indemnité compensatrice pour les congés payés dus et non payés.

Une suspension de salaire

Pendant la période d’abandon de poste, l’employeur peut en outre suspendre le paiement du salaire, sans engager de procédure de licenciement. Le salaire sera suspendu jusqu’à la notification du licenciement ce qui peut prendre un certain temps si l’employeur décide de laisser traîner les choses. Notez aussi que le salarié n'a pas le droit de travailler ailleurs en attente du licenciement.

Toucher les allocations-chômage après un abandon de poste

Il est par contre tout à fait possible de toucher le chômage après un abandon de poste, puisque l’assurance chômage ne fait pas de distinction entre les licenciements. Vous devrez par contre parfois être patient et attendre que votre employeur vous licencie, là encore, il peut décider de faire traîner la chose.

Les exceptions au licenciement pour abandon de poste

Dans certains cas, le licenciement d'un salarié pour abandon de poste ne peut être justifié. C'est notamment le cas lorsque le salarié quitte son poste de travail pour des consultations médicales justifiées par son état de santé, pour un motif de décès ou pour exercer son droit de retrait.

 

Gardez à l'esprit que l’abandon de poste a peu de chance de rester discret : il est tout à fait possible que votre employeur l’ébruite, et que cela nuise à votre employabilité. Si vous le pouvez, optez pour une rupture conventionnelle voire une démission.

©Zoteva87 / stock.adobe.com

• Partager l'article sur