Marché de l'emploi

4 salariés sur 10 ont peur de perdre leur emploi

Par Gaëtan Briand | Publié le 10/11/2016 - Mis à jour le 14/11/2016

L'entreprise de sondage OpinionWay a récemment publié une étude à l'occasion de la 25ème édition de l'Observatoire du travail BPI group-Liaisons sociales magazine. Cette étude porte entre autres sur la transformation des métiers. Il apparaît que sur les 2526 salariés français interrogés, 38 % ont exprimé la crainte de perdre leur emploi dans les prochaines années.

Dans un contexte de chômage de masse, de globalisation, de robotisation, et de transformation digitale, les salariés français semblent de plus en plus anxieux quant à leur avenir. Plus de deux tiers d'entre eux estiment en effet que le monde du travail va changer, et un quart d'entre eux s'en inquiète. Leur première appréhension concerne le devenir de leur profession. Seule la moitié des sondés pense que leur métier restera indispensable dans l'avenir. Un tiers estime au contraire qu'il sera nécessaire de s'adapter pour ne pas décliner, et 7% jugent que leur profession est purement et simplement amenée à disparaître. Petite note d'optimisme tout de même, 20% des sondés pensent que leur métier "a de l'avenir et est amené à se développer".

> Robotisation : demain la moitié de la population sans emploi ?

La peur du chômage

Lorsque l'on demande aux salariés s'ils se sentent "exposés à un risque de perte d'emploi dans les deux ou trois années à venir", 38% répondent par l'affirmative (et 14% en ont la certitude). Ce taux passe même à 43% chez les ouvriers, signe d'un malaise social fort. Cette peur de la perte d'emploi est avant tout motivée par celle de la recherche d'un autre emploi. Presque deux tiers des salariés interrogés estiment en effet qu'il serait difficile, voire impossible (8%), de retrouver un emploi équivalent. En d'autres termes, pour une majorité de travailleurs français, perte d'emploi rime avec déclassement social.

> Baisse historique du chômage

Il faut s'adapter

L'employabilité, c'est-à-dire la capacité à s'adapter et à progresser afin de trouver et conserver un emploi tout au long de sa vie professionnelle, a pour but principal d'éviter le chômage, selon les personnes interrogées. Et de ce côté-là, les salariés prennent les choses en main. 22% estiment que c'est à eux de développer cette capacité, et 60% pensent qu'ils ont autant un rôle à jouer que l'entreprise. Cette volonté de prise en main s'explique notamment par le fait que les entreprises ne prennent que très peu d'initiatives en matière de formation.

> Ces nouvelles compétences que les recruteurs attendent de vous

Numérique et formation, les clés de l'employabilité

Les salariés se reposent sur deux outils. Tout d'abord, il y a les dispositifs de formation (CPF, CIF, bilan de compétence, etc.). Ils sont globalement bien connus des salariés interrogés, à l'exception du Conseil en Évolution Professionnel (CEP). De plus, ces différents dispositifs sont utiles par plus de deux tiers des salariés.

Ensuite, l'explosion du digital, même si elle peut être d'abord considérée comme une menace, est aussi perçue par les salariés français comme un moyen de développer son employabilité. En effet, environ trois quarts des sondés, et 85% des cadres, perçoivent les outils numérique et internet comme un très net avantage, notamment en matière de recherche d'emploi, d'informations, de formations, etc.

> Pour 6 français sur 10, Internet est indispensable à la recherche d’emploi

• Partager l'article sur