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Marché de l'emploi

Les personnes fragiles aspirent à un travail valorisant

Par Flavien Chantrel | Publié le 13/07/2012 - Mis à jour le 05/02/2015

Courant juin 2012, une journée d'étude et une grande enquête menées par la Croix-Rouge Française se sont penchées sur "Le sens du travail" pour les personnes fragilisées : travailleurs handicapés, chômeurs de longue durée, personnes en insertion ou précaires... Vu comme un véritable vecteur de lien social, le travail constitue une source d'épanouissement importante. Mais pour les personnes fragilisées socialement, l'accompagnement vers l'emploi est insuffisant à l'heure actuelle...

Le 16 mai 2012, La Croix-Rouge Française, en partenariat avec les associations Andicat (Association nationale des directeurs d'ESAT) et Solidarités nouvelles face au chômage (SNC) organisaient une journée d'échanges intitulée : "Le sens du travail - Accompagner vers et dans l'emploi les personnes vulnérables" à l'Institut Pasteur de Paris. Un colloque qui a mis en exergue les nombreuses initiatives menées auprès des personnes handicapées, en chômage longue durée et/ou en grande précarité. Trois publics différents mais tous les trois réunit autour de la même problématique : travailler.

"Vecteur de lien social"
L'enquête a été menée auprès de 82 personnes vulnérables rencontrées en entretiens individuels (travailleurs handicapés, chômeurs de longue durée, personnes exerçant dans un chantier d'insertion ou en situation de précarité), de 45 bénévoles de SNC et de 100 professionnels du travail social. Le premier constat est que ces personnes témoignent d'un fort investissement dans le travail, ce dernier étant considéré comme vecteur de lien social. Le travail apporte également reconnaissance et fierté puisqu'il permet de "gagner sa vie".

La rémunération secondaire
Mais avant la rémunération, les personnes en fragilité citent "le lien aux autres, le collectif, la bonne ambiance, la bonne entente avec les collègues" comme éléments donnant du sens au travail. Travailler leur permet aussi, au-delà de la gratification financière, "de se dégager du sentiment d'inutilité ou de la non-valeur", permettant "l'ouverture des possibles et l'épanouissement".
Et inversement, selon l'enquête, ne pas travailler entraîne une perte des repères et de la confiance en soi. Pire, l'absence de travail amène à l'isolement et la perte du lien social, voire carrément à "une perte d'identité" vécue comme une "véritable épreuve existentielle" par les personnes au chômage. 

Un accompagnement insuffisant
Pointés du doigt, les dispositifs d'accompagnement proposés par le service public de l'emploi sont souvent décriés. Les personnes vulnérables sont très critiques vis-à-vis des dispositifs proposés par Pôle emploi. Les modalités d'accompagnement sont jugées comme "dépersonnalisées, technicisées à outrance et surtout, expéditives"
Concernant le travail des personnes handicapées, "les conditions de travail dans les ateliers ou les chantiers d'insertion sont parfois loins de leur vocation affirmée" (manque de chauffage en hiver, port de charges lourdes sans matériel adéquat, locaux inadaptés...) La montée en compétences des travailleurs ne semble pas non plus être la priorité des ESAT (Etablissements et services d'aide par le travail).  Enfin, la question de la cohabitation des handicaps pose problème... Si tous reconnaissent l'importance des ESAT pour leur insertion, certaines améliorations et moyens pourraient être apportées. 
 
Trois axes d'améliorations
Plusieurs questions découlent de l'enquête."Les personnes qui sont censées être les bénéficiaires des dispositifs et des accompagnements sont-elles suffisamment sollicitées et entendues à leur sujet pour permettre les réajustements nécessaires ?" La perception du travail est extrêmement positive chez tous les interrogés. A l'inverse, un aspect habituellement peu pris en compte a été mis en exergue : la dimension existentielle du chômage. "L'inactivité subie" est en effet souvent décrite en des termes dramatiques...
Enfin, professionnels et bénévoles semblent tous d'accords sur les trois facteurs nécessaires à l'insertion, la réinsertion et l'accompagnement des personnes vulnérables vers l'emploi : 
- un accompagnement dans la durée même après la réinsertion,
- une personnalisation des accompagnements respectueux des choix et des parcours de vie,
- la nécessité de ne pas stigmatiser les personnes et que les solutions proposées ne les éloignent pas encore plus d'une autonomie durable...

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