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Marché de l'emploi

Les métiers qui ont le plus progressé en 30 ans

Par Flavien Chantrel | Publié le 08/04/2015 - Mis à jour le 19/08/2015

Depuis les années 80, les métiers les plus qualifiés ont fortement progressé en France et ce dans tous les secteurs, à l’exception du tertiaire.

Récemment, l’Insee publiait une étude sur l’évolution de l’emploi depuis les années 80. Son approche : l’évolution du marché du travail en fonction de la zone géographique. Une nouvelle étude du ministère du travail fait aujourd’hui le point sur l’emploi en fonction de la qualification des métiers exercés. Pour ce faire, les auteurs de l’étude partent du salaire comme objet de qualification : les moins qualifiés percevant dans les années 80 un salaire inférieur à 5,50 euros et les plus qualifiés une rémunération supérieure à 8,65 euros. La part de l’emploi des premiers a reculé de 24,2% en 1982 à 20,6% en 2012 quand la part des seconds a fortement progressé, de 25,2% à 36%. Tous les métiers les plus qualifiés sont concernés, «à l’exception de ceux des dirigeants d’entreprise et des enseignants pour lesquels il n’y pas eu d’évolution en 30 ans», souligne la Dares.

Quelques exemples de cette évolution : les effectifs des ingénieurs sont passés de 49 000 emplois dans les années 80 à plus de 350 000 30 ans plus tard. La part de l’emploi des cadres des services administratifs est passée de 1% de l’emploi à 2,5% et ceux de la banque de 0,7% à 1,1%, soit plus de 135 000 postes créés au cours des trois dernières décennies. A l’inverse, les ouvriers non qualifiés du textile et du cuir ne sont plus que 20 000 aujourd’hui contre 277 000 auparavant. Quel que soit le secteur, la part des métiers peu qualifiés a reculé au profit des plus qualifiés. Même dans l’agriculture, les effectifs de techniciens et cadres a doublé (de 26 000 à 61 000) alors que «l’emploi des agriculteurs, éleveurs, sylviculteurs, bucherons s’est fortement réduit avec une perte de plus d’un million d’emplois».

Une polarisation de l’emploi dans le tertiaire

«Le progrès technologique a certainement contribué à l’évolution des qualifications dans les métiers industriels mais la concurrence internationale a dû également jouer un rôle important», dans l’évolution de l’emploi, selon l’étude. En 30 ans, le nombre d'emplois dans l’industrie a en effet reculé de 5,3 millions en 1980 à 3,2 millions en 2012 et la quasi-totalité des pertes a concerné l’industrie manufacturière.

Le secteur tertiaire a connu une évolution différente de l’emploi. La part des métiers qualifiés a elle aussi progressé en 30 ans (ingénieurs informatique, cadres comptable, etc.) mais aussi dans plusieurs métiers peu qualifiés. Ainsi «la part dans l’emploi des aides à domicile, aides ménagères et assistantes maternelles est passé de 1,5% en 1982-84 à 3,9% en 2010-12, soit une augmentation de 160%», précise l’étude du ministère du Travail. A l’inverse, la part des emplois de niveau de qualification intermédiaire dans le tertiaire (métiers de l’armée, pompiers, intermédiaires du commerce, secrétaires) a au contraire diminué. Un secteur qui tend à se polariser très nettement entre métiers qualifiés et peu qualifiés et plus particulièrement «dans le courant des années 1990» conclut l’étude.

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