Marché de l'emploi

10 000 emplois à pourvoir dans l’industrie de la mode d’ici 10 ans

Par Priscilla Gout • Publié le 7 juillet 2016 à 12:08

L’industrie française de la mode peine à trouver, dans les bons délais, des techniciens hautement qualifiés afin de poursuivre sa croissance et maintenir un savoir-faire Made in France. Au total, le groupement professionnel Mode Grand Ouest prévoit des besoins s’élevant à 10 000 postes à pourvoir dans les dix prochaines années sur toute la France.

Le savoir-faire français de la mode est réputé et précieux. Mais il risque de sérieusement s’étioler avec les nombreux départs en retraite qui vont en s’accélérant. L’enjeu est de taille pour le secteur, qui en plein regain d’activité, peine à trouver des candidats disponibles et au niveau requis pour travailler dans ses ateliers de couture et par conséquent à préserver la haute technicité que demande le métier. Les métiers disponibles dans le secteur sont variés : ouvrier textile, styliste, assistant styliste, etc.

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Loin du travail à la chaîne

Afin de répondre à la demande croissante du secteur du luxe, ce sont près de 10 000 postes qui seront à pourvoir dans les dix prochaines années selon Mode Grand Ouest. « Les formations ne sont pas adaptées à notre industrie et nos métiers sont méconnus », analyse Sylvie Chailloux. « Contrairement à l’image que l’on peut s’en faire, nos ateliers ne sont pas des usines au sein desquelles des ouvrières répètent des tâches à la chaîne. Les techniciens et techniciennes sont polyvalents, sont force de proposition, partagent la charge d’un modèle de sa conception à sa réalisation et produisent des vêtements en petit nombre, bien loin des quantités produites en usine ! »

Des formations sur-mesure

Afin de relever ce défi majeur pour l’avenir du secteur, Mode Grand Ouest se rapproche de structures variées. Le groupement travaille notamment avec le Rectorat et la Région Pays de Loire à l’émergence d’un campus des métiers et qualifications de la Mode, du Cuir et des Matériaux Souples. « L’idée est de former les techniciens et techniciennes d’aujourd’hui et de demain afin de préserver le savoir-faire français de la Mode », explique Sylvie Chailloux.

Egalement, depuis 2012, grâce au dispositif Trans-Faire développé en collaboration avec Opcalia et Pôle Emploi, les ateliers de couture forment aujourd’hui eux-mêmes leurs salariés, via des parcours de formation sur-mesure. « Nous essayons de détecter les demandeurs d’emploi qui ont pu être intéressés par la mode à un moment de leur parcours professionnel et leur proposons une reconversion », explique Sylvie Chailloux. Au total, 1 000 candidats ont déjà été recrutés et insérés via ce dispositif sur 24 bassins d’emploi.