46 % des emplois sont concentrés dans les métropoles en France

Une concentration inédite ! Depuis une dizaine d'années, les aires urbaines de plus de 500 000 habitants rassemblent 46 % des emplois en France, dont 22% à Paris et 24% en province, selon une étude de France Stratégie. Les petites villes, celles qui sont isolées, et les villes moyennes sont les perdantes des créations d'emplois. Jusqu'à la fin des années 90, la croissance de l'emploi profitait à l'ensemble du territoire avec que la "métropolisation" prenne les dessus.

Un mouvement qui devrait encore s'intensifier, alors que les métropoles sont positionnées sur des "métiers structurellement dynamiques", et "à fort potentiel de créations d'emploi d'ici 2022", souligne France Stratégie. En 2011, 85 % des ingénieurs de l’informatique, 75 % des professionnels de l’information et de la communication et 69 % du personnel d’étude et de recherche se trouvaient dans les métropoles.

> La carte de France de l'emploi

Toutes les villes ne sont pas égales. Selon France Stratégie, entre 1999 et 2013, les métropoles de Toulouse, Montpellier, Nantes, Rennes, Bordeaux et Lyon ont créé des emplois alors que Paris était moins dynamique qu'en province.

Impacts de la désindustrialisation

Les petites villes bâtissent essentiellement du recul des métiers industriels ou agricoles. Dans les aires urbaines de moins de 100 000 habitants et de taille moyenne, France Stratégie évoque des "dynamiques négatives" sur l'emploi. Ces métiers fragiles seront "source de diminutions d'emplois et de reconversions professionnelles imposées par les mutations économiques". Mais France Stratégie souligne également que le "risque qui pèse sur ces territoires est d'autant plus élevé que les personnes exerçant des métiers fragiles ont une mobilité géographique généralement faible".

"La métropolisation condamne-t-elle à la déshérence les territoires périphériques" ?, s'interroge France Stratégie. Ce n'est pas certain, répond l'auteur de la note, Frédéric Lainé. Pour ce dernier, la métropolisation est créatrice de richesses. Ces dernières se déversent ainsi en périphérie.

Les courrons périphériques dans un rayon de 90km de la métropole accueillent un quart de l'emploi en France, les territoires au-delà de 90km, un autre quart. D'où l'intérêt "d'irriguer" au-delà des métropoles, à l'intérieur des territoires, souligne l'étude.

> Emploi : le dessous des cartes